Crédit : E Allaire/2008
Au pointage de 19h, les vitesses des bateaux étaient si faibles qu’à ce rythme il faudrait…9 jours pour arriver à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Mais ce calcul par l’absurde ne tiendra pas longtemps, heureusement. Et si la nuit risque forte d’être trop calmement ventée, cela va un tout petit mieux sur l’eau : le vent – qui chuchote maintenant quasiment de l’ouest sur zone (280°) - est revenu pour 8 à 9 noeuds. Gildas Morvan (Cercle Vert) a pris la direction des opérations, en tête du groupe de 12 bateaux partis chercher fortune côté terre. Parmi ces meneurs, on retrouve ceux qui étaient passés en tête à la bouée Radio France : Armel Tripon (Gedimat, 9e), Laurent Pellecuer (Arnolfini.fr, 2e) et Armel Le Cléac’h (Brit Air, 7e). Les accompagnent quelques autres pointures dont le leader au classement général Yann Eliès (4e), mais aussi Erwan Tabarly (Athema, 8e), Charles Caudrelier-Benac (Bostik, 3e), Antoine Koch (Sopra Group, 6e), Gérald Véniard (Macif, 10e), Nicolas Bérenger (Koné Elevators, 11e), Fred Duthil, (BBox Bouygues Telecom, 12e). Mention tout à fait spéciale au bizuth Louis Duc qui hisse son Caen Normandie à la 6e place. Tous tiennent dans un mouchoir de poche d’un demi-mille en terme de distance au but.
La bonne nouvelle du soir est qu’en adonnant en tournant vers l’ouest, le vent a permis à tous d’envoyer les spis au largue serré, tangon dans l’étai, en étant un petit plus « appuyés » que lors des très lentes deux premières heures de course. De leur côté, les 40 autres concurrents qui avaient pris du retard en choisissant le mauvais bord pour aller à la bouée Radio France et y avaient laissé des plumes s’emploient maintenant pour tenter de revenir sur la bande des précités. Parmi eux on retrouve Nicolas Lunven (CGPI) le deuxième du général qui se retrouve ce soir à une peu envieuse 50e place, à 3,3 milles du leader. Rien de rédhibitoire au vu des 360 milles restant à couvrir, mais évidemment pas idéal pour le moral. Jérémie Beyou (Bernard Paoli), rappelé à l’ordre pour avoir mangé le départ, n’est guère mieux loti : 44e à 2,3 milles. Ce n’est pas la fête non plus pour Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne) 41e à 1,9 milles. Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles, 31e à 1,8 milles), Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile, 35e à 1,8 mille) ou encore Michel Desjoyeaux (Foncia, 32e à 1,5 milles) limitent un tout petit peu mieux les dégâts…
Reste que la route est longue et la première étape a prouvé que de grands cadors qui n’avaient guère fait parler d’eux jusqu’aux six dernières heures de course étaient là, comme par miracle, bien placés à l’arrivée… Devant, on sait parfaitement cela. Alors, patience. Il est évidemment et heureusement bien trop tôt pour vendre la peau de l’ours espagnol, animal fort vaillant comme chacun sait.
Source : La Solitaire