Cette deuxième étape sous forme de ticket retour vers les côtes françaises s’est soldée en une grande diagonale au près, bâbord, à travers le golfe de Gascogne. Le tout dans des conditions fort peu estivales : bruines et brouillard, atmosphère ‘grisouille’, mer désordonnée et vent de nord-ouest fraîchissant jusqu’à 22 nœuds. Ce fut aussi une régate biblique où les derniers sont arrivés premiers ! Jérémie Beyou, voleur de départ dans les petits airs espagnols, doit repasser la ligne dans le sillage de ses petits camarades et ferme la marche au moment d’entamer les 365 milles de course. C’est pourtant lui qui s’impose dans le port Vendéen au terme de 76 heures 21 minutes et 37 secondes passées pour une grande part sur la tranche….
Crédit : Marmara-Bouchon/Le Figaro
Pour remporter la mise à Saint Gilles, il fallait s’affranchir de trois difficultés principales : s’extirper des calmes galiciens qui ont sévi juste après le coup de canon, trouver la bonne veine de vent à gauche d’une grande ligne de 7,5 milles où la flotte s’était étalée et enfin ne pas faillir en vitesse. Quatre marins vont se partager les honneurs sur un tracé qui emmenait la flotte vers l’embouchure de la Loire, au large de Saint-Nazaire, avant de redescendre sous spi vers la Vendée, via une marque à respecter devant l’île d’Yeu (La Sablaire).
D’abord Armel Tripon (Gedimat) qui enroule en tête la bouée de dégagement Radio France en baie de la Corogne puis Laurent Pellecuer (Arnolfini.fr) et Charles Caudrelier Benac (Bostik) après la première nuit en mer et enfin Jérémie Beyou. Le skipper de Bernard Paoli prend les commandes le lendemain du départ et ne les lâchera plus.
C’est une très jolie victoire d’étape pour Jérémie qui faisait son retour – sans sponsor- sur La Solitaire après trois années d’absence et un Vendée Globe avorté au large de Brésil. Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) et Nicolas Lunven (CGPI) lui emboîtent le pas et c’est ce dernier qui prend, à 26 ans, la tête du classement général provisoire.
L’avis de Nicolas Lunven sur l’étape 2 : « Après un départ compliqué à la Corogne, ce sera un tout droit, sans grande possibilité de se recaler. D’emblée, dès la sortie des côtes Espagnoles, le placement dans le long bord pour traverser le golfe de Gascogne sera primordial. De mon côté, je sors du lot en faisant la différence au niveau vitesse. »