Tout petit temps, hier samedi au large de Belle-Ile-en-Mer. C’est finalement Idec qui remporte la course, talonné par deux bateaux de lac, l’un venu du lac Léman et l’autre de Suède. Découragés par l’absence de vent, 80 des 280 équipages ont abandonné.
Il fallait être tenace pour boucler le Tour de Belle-Ile Ineum Consulting. C’est justement hier samedi qu’a choisi Eole, le dieu du vent, pour déserter le Morbihan et transformer la baie de Quiberon en lac de Quiberon. Malgré les assauts d’une escadre de multicoques légers, Idec, mené par Francis Joyon remporte cette seconde édition. Il a coupé la ligne d’arrivée à 17h34, soit après neuf heures et 34 minutes de course.
« C’est rare qu’il n’y ait pas de vent pendant huit heures de suite, commentait, à terre, Christophe Houdet, second à bord d’Idec. Personne ne pensait qu’on mettrait autant de temps. » Ainsi, le record du Tour de Belle-Ile reste aux mains d’Anne Caseneuve, vainqueur en 2008 en six heures et 53 minutes, à bord d’un trimaran de 50 pieds. « On ne peut pas comparer les deux bateaux, estime Christophe Houdet qui naviguait, l’an passé, sur le bateau vainqueur. Qu’Idec ait gagné cette course est le signe que c’est un bateau réussi : il n’y a pas de pires conditions pour un bateau de cette taille. » Long de 32 mètres, Idec est conçu pour les records autour du monde. Jusqu’à son retour en baie de Quiberon, le trimaran rouge a péniblement navigué à cinq, voire deux nœuds. Le dernier bord a heureusement permis au speedomètre d’afficher 15 nœuds.
L’engin qui a coupé la ligne dix minutes après Idec s’appelle My Way, à Pierre-Marie Lemerre. Amarré au Bono, ce trimaran de 42 pieds est une libellule venue du lac Léman ; là-bas, on le connaissait sous le nom d’Alinghi. « C’est un bateau de lac, commentait le capitaine, ravi de sa journée, il n’a pas trop aimé le clapot. On vient de finir de le préparer et c’était sa première sortie et sa première course. A bord, tout le monde a barré… certains mieux que d’autres ! » Il peut être content de sa plaisanterie le skipper qui s’est entouré d’un équipage expérimenté (Halvard Mabire, Jacques Vincent, Frédéric Dahirel, Victorien Erussard, Kévin et Loïc Escoffier).
Le voilier qui s’est invité à la troisième place est venu de Suède ; c’est celui de True Look, un trimaran rétractable mené par Gunilla Gabrielsson et trois solides gaillards scandinaves. « Le bateau était au lac de Garde, en Italie, explique la propriétaire. On devait le convoyer par la route chez nous, quand on a su, sur Internet, qu’on pouvait participer au Tour de Belle-Ile. » Ni une, ni deux, le détour routier mène les Suédois à La Trinité. « Il a fait beaucoup plus froid qu’on ne pensait et ça a été difficile sous la côte sauvage de Belle-Ile, car le vent est revenu par derrière et tous les bateaux nous rattrappaient, » commente Gunilla Gabrielsson. De leur escapade trinitaine, les Suédois garderont un grand souvenir : « C’est extraordinaire ! Nous sommes allés 3% moins vite que Francis Joyon ! Au port, nous avons mouillé à côté d’Idec, de Sodeb’O, de Brit’Air, dePen Duick III… Je ne me rends pas encore compte de ce que ça représente. »
A 20 heures, samedi soir, tous les concurrents n’avaient pas terminé leur Tour de Belle-Ile Ineum Consulting. Découragés par le petit temps de l’après-midi, déjà quatre-vingts d’entre eux avaient renoncé à boucler le parcours.
Source : Tour de belle Ile