Transat BPE / Plus de terre en vue

Une semaine de course dans cette Transat BPE Belle-Île-en-Mer – Marie-Galante et c'est un peu comme si le rideau tombait sur le premier acte d'une pièce qui tient son public en haleine et qu'il s'ouvrait sur un second qui s'annonce tout aussi passionnant. L'archipel de Madère est à présent dans le sillage de la grande majorité de la flotte et les solitaires ont tous mis, avec plus ou moins d'insistance en fonction des choix stratégiques, de l'Ouest dans leur route. L'heure de la partie océanique de cette transatlantique a sonné et l'entrée en matière se fait naturellement sous spi, dans des vents variables oscillant entre 13 et 25 noeuds en force et entre le Nord et le Nord Est en direction. En tête ce dimanche matin, pour la deuxième journée consécutive, Adrien Hardy (Agir Recouvrement) poursuit sur sa lancée. Le plus jeune concurrent est talonné par Nicolas Troussel (Financo) et Gérald Véniard (Macif).



Le temps passe plus vite en bonne compagnie et force est de constater que si le départ bellilois remonte déjà à une semaine, il est encore frais dans les mémoires des observateurs. Il faut dire que les figaristes, rebaptisés pour l'occasion rois du suspense, n'ont pas ménagé leurs efforts pour tenir leur monde en haleine. Avec le passage de Madère, borne de péage d'entrée sur l'autoroute des Alizés, débute la deuxième partie de la Transat BPE 2009. A partir de maintenant, les cartes des solitaires seront blanches de toute terre, île ou îlot isolé… jusqu'à l'arrivée à Marie-Galante. Beaucoup plus longue en termes de distance que la première partie, cette seconde tranche se conjuguera sur un mode hauturier, portant et sans aucun doute plus confortable que le près des premiers jours.

Avec une vingtaine de noeuds de portant en moyenne au large du Maroc, l'ambiance est donc au spi et à la chevauchée nocturne. Les grains se succèdent et rendent parfois le repos illusoire. Difficile en effet pour certains de se résigner à lâcher la barre quand une variation du vent, fût-ce-t-elle en force ou en direction, peut entraîner le fameux « cocotier » tant redouté et causer des dommages irréparables sur ce qui va constituer dorénavant, et jusqu'à l'arrivée très certainement, le moteur des Figaro Bénéteau 2.


Si tous les marins ont donné à leur route une inclinaison Ouest, plus ou moins prononcée, les différentes tendances restent marquées ou se dessinent pour certains. A l'Ouest, Adrien Hardy mène toujours la danse, devant le duo Nicolas Troussel - Gérald Véniard, engagé sur une route médiane. Entre ces deux voies, Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), longtemps leader, occupe aujourd'hui la quatrième place d'un classement loin d'avoir livré son verdict. Enfin, au sud, il convient de garder un œoeil particulièrement attentif au trio breton composé d'Erwan Tabarly (Athema), Gildas Morvan (Cercle Vert) et François Gabart (Espoir Région Bretagne). Ces trois garçons pétris de talent ne sont certainement pas là par hasard !

Voici donc un dimanche de Pâques qui se profile sous les meilleurs auspices pour la flotte des désormais treize solitaires de la Transat BPE 2009. Tous ne trouverons peut-être pas, contrairement à Gérald Véniard, d'œoeufs en chocolats à bord de leurs Figaro Bénéteau 2, mais ils seront nombreux à rejoindre le skipper de Macif sur le bonheur procuré par la navigation dans les Alizés et à partager l'idée du jour proposée par le rochelais : « Les Transat en solitaire… ça devrait être obligatoire, pour tous, dès la maternelle ! ». Tout est dit


Crédit Photos : M.Mochet / AFP

Source Transat BPE…