C’est aujourd’hui à 15h35 qu’Arnaud Boissières, à bord d’AKENA Vérandas a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe. Il boucle son premier tour du monde après 105 jours, 2 heures 33 minutes et 50 secondes de course. Il a parcouru 27 841 milles à la moyenne de 11,04 nœuds.
A deux heures de l’arrivée, Arnaud avait été rejoint par des dizaines de vedettes. L’escorte nautique n’a cessé de grossir à l’approche des Sables laissant présager d’une arrivée extraordinaire pour le bateau sablais et son skipper. Sur l’eau, avant même de franchir la ligne, Arnaud laissait éclater son bonheur : sautant ici et là sur le pont ou dans le cockpit, jouant les équilibristes sur son bout-dehors ou grimpant dans sa bôme ! A 15h35, Akena Vérandas laissait la bouée du Nouch sur son bâbord, symbole de la fin de ce Vendée Globe pour « Cali ». Quelques minutes après, l’équipe technique montait à bord. Après 105 jours seul sur son monocoque, Arnaud pouvait serrer dans ses bras ceux dont il dit : « C’est grâce à eux que j’ai pu faire cela. Ils ont été disponibles à 100% pour préparer le bateau pendant deux ans et demi. Ils ont fait un super travail ». La famille est ensuite venue à son tour embrasser le tourdumondiste.
Juste après, AKENA Vérandas embouquait le chenal des Sables pour un moment magique. Des dizaines de milliers de personnes étaient massées sur les jetées. Cali, à l’étrave de son bateau, semblait ne pas en revenir. Un accueil exceptionnel pour un marin extraordinaire. Il a salué la foule avec un regard ému pendant près d’une heure. Il l’a aussi fait rire lors de son arrivée au ponton puis sur la scène et enfin lors de la conférence de presse, répondant du tac au tac aux questions qui fusaient ça et là. « C’était bien les vacances ? » lui demande un monsieur sur le ponton. « Les vacances étaient supers ! Il y avait de belles montagnes » blague Arnaud en retour. Il parle aussi de moments d’exception dans le Sud, de la confiance dans son bateau, de Dee Caffari venue le saluer sur une vedette ce matin, des liens tissés avec les autres concurrents pendant ce Vendée Globe, de cette incroyable place de 7ème…. Les idées se bousculent. Comme à son habitude, Cali a envie de partager, de raconter son tour du monde à tous ces gens venus l’accueillir. Il doit parfois s’arrêter de parler tant les applaudissements retentissent. Puis reprend. Il remercie Pascal Conq (l’architecte du bateau), Jean-Philippe Chomette (qui l’a beaucoup aidé tout au long de sa carrière), Christophe Chabot et l’ensemble des personnes d’Akena Vérandas. Et puis il dit surtout son envie de repartir vite. « Dans quatre ans, je retournerai pour faire encore mieux. Si je devais partir demain, je partirai ». Avec toujours ce même sourire qui ne l’a pas quitté depuis au moins trois heures, il ajoute que les 105 jours de course sont passés très vite et que, désormais, ce sont les quatre ans qui le séparent du prochain Vendée Globe qui vont être interminables. En attendant, il va devoir s’occuper de son fan club fort désormais de milliers de personnes !
Les premiers mots d’Arnaud Boissières au ponton :
Au sujet de son bateau :
« Ma véranda est formidable ! C’est un bateau extraordinaire. Vous le connaissez maintenant. Il y a huit ans, il a fini 6ème. Il y a quatre ans, c’était 5ème et là, 7ème ! Je veux remercier Pascal Conq. Il est là, c’est l’architecte du bateau. C’est grâce à ces gens-là, qui font des bateaux extraordinaires, qu’on peut faire ça. Moi, j’étais juste là pour conduire le bateau et ne pas le casser. J’ai vraiment essayé de naviguer le mieux possible. »
Au sujet de l’arrivée :
« Je me suis demandé si ce n’était pas quelqu’un d’autre qui arrivait quand j’ai vu tout ce monde ! C’est extraordinaire. Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait un truc extraordinaire mais en voyant cet accueil, je me dis, quand même, qu’il s’est passé quelque chose. Les Sablais m’ont toujours bien accueilli. Ce sont des gens formidables. Ce matin, Dee est venue me saluer au large à bord d’une vedette. C’est vraiment génial de partager en mer des moments comme j’ai pu en partager avec Dee et Brian par exemple. »
Au sujet de son tour du monde :
« Les mers du Sud, c’est merveilleux. J’ai vécu des moments indescriptibles tellement c’est bon. C’est difficile de trouver les mots pour vous expliquer. Je suis heureux sur l’eau, j’ai la chance de vivre de ma passion. Je suis un privilégié. Finalement, aujourd’hui, c’est une histoire de deux ans et demi, trois ans qui se termine. »
La suite :
« Je n’ai qu’une envie, c’est repartir. S’il le fallait, je repartirais tout de suite. Dans quatre ans, je retournerai pour faire mieux. Mais c’est vrai qu’avec ma place de 7ème, je me mets la pression. »
Source : Akena Vérandas
Crédit Photo : Elodie Allaire / JM Liot