Vendée Globe / Concentration extrême pour Mich'Desj'

La « maison » c’est tout droit – ou presque. Et ça commence sacrément à ressembler à quelque chose ! Ce matin, au classement de 6h, il ne reste plus à Michel Desjoyeaux que 712 milles avant l’arrivée. Naviguant à l’ouest du Cap Finisterre, le grand monocoque blanc, matricule 101, file à vive allure -14,9 nœuds sur la dernière heure de course – vers le chenal des Sables d’Olonne.


A 48 heures environ de l'arrivée, c’est un Michel Desjoyeaux qui reste pleinement concentré sur sa course lors de son premier rendez-vous de la journée avec la terre : « On le voit avec les problèmes de Bilou, tout peut toujours arriver jusqu’à la dernière minute. Il n’y a pas de classement tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Pour le moment je reste sur la défensive… Car en voile rien n’est jamais fini. J’ai bien dormi, ça cavale bien, et je suis en avance sur le tableau de marche donc il m’en reste un peu sous les pieds ! »

Derrière Mich’, l’incertitude est grande sur la suite du programme et le futur podium. Roland Jourdain a signalé hier une avarie de quille sur son bateau déjà affaibli après son choc avec un cétacé, le contraignant à ralentir la marche et mettre sa course entre parenthèse le temps d’évaluer les dégâts.

Les trois suivants – Le Cléac’h, Davies, Guillemot - ayant tous participé à un moment de la course à un sauvetage ou s’étant déroutés pour aider l’un de leur compagnon en détresse, ils bénéficient tous d'heures de bonus. Alors entre qui est devant physiquement sur la route, mais qui est devant virtuellement à la faveur des bonus… Pas simple pas simple ! Et les calculs savants pourraient apporter un sacré suspens sur les derniers jours de course.

Pour Michel Desjoyeaux, l’arrivée semble se confirmer pour dimanche comme il le laissait entendre hier à la vacation de 11h : « Eu égard à mes conditions de navigation, difficile de donner une ETA. Mais je me vois bien dimanche à l’aube, à l’heure où blanchit la campagne. Si je traîne un peu en route parce que je n’arrive pas à maintenir une bonne vitesse moyenne, je risque d’arriver aux Sables avec un vent variable de sud-est. Et si je traîne encore plus, je vais devoir tirer des bords ce qui ne m’enchante pas du tout car j’en ai un peu plein les bottes. En ce moment je me demande si Eole et Neptune ne sont pas un peu grincheux de me voir revenir si tôt à la maison ! »

Source : Team Foncia
Crédit Photo : Y.Zedda/Foncia