Autour du Cap Horn, le trio de navigateurs Thompson/Boissières/Caffari fait le dos rond au passage d’une violente tempête sur la pointe sud-américaine. En tête depuis 31 jours, Michel Desjoyeaux maintient son avance aux alentours de 270 milles sur Roland Jourdain.
Depuis 16h30 jeudi après-midi, Brian Thompson (Bahrain Team Pindar), 6e de ce Vendée Globe, a mis sa course entre parenthèses. Arrivé à l’extrémité est de l’île des Etats, il a compris que Neptune ne le laisserait pas passer. Face à des vagues de plus en en plus grosses (7 à 9 mètres de creux) et un vent de nord de force 11 avec des rafales possibles de 70 à 85 nœuds, le skipper britannique, en bon marin, a fait demi-tour pour s’abriter sous le vent de l’île des Etats en attendant que la tempête poursuive son chemin vers le sud-est. Depuis jeudi après-midi, il zigzague donc à vitesse quasi nulle, grand-voile à 4 ris et le tourmentin prêt à l’emploi (plus petites voiles du bord), le long de la côte sud de cette île qui marque la pointe orientale de la Terre de Feu. Derrière lui, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) a franchi la longitude du Cap Horn cette nuit à 0h25, à 45 milles dans le sud du rocher. Trop tard pour espérer rejoindre son prédécesseur britannique à l’abri des îles. Du coup, il a opté pour un cap au sud-est afin d’éviter la zone la plus forte de la tempête qui se trouve au nord. Arnaud attend ainsi la rotation du vent au sud-ouest pour reprendre sa route vers l’arrivée. Autre stratégie pour Dee Caffari (Aviva). Handicapée par une grand-voile endommagée, la Britannique progresse tout doucement à 45 milles dans le sud-ouest du Cap Horn. Elle attend sûrement elle aussi que le vent redevienne portant dans la journée de vendredi pour franchir le mythique rocher. Mais une fois le pire de la tempête passé vendredi, le fort vent de sud-ouest combiné avec la mer croisée (houle de nord et vagues de sud-ouest) rendront encore la navigation délicate pendant quelques dizaines d’heures. Vivement dimanche…
Changement de décor en tête de course où Michel Desjoyeaux (Foncia), sous les tropiques, poursuit son cavalier seul devant son ami Roland Jourdain (Veolia Environnement). A 250 milles au large de la ville brésilienne de Porto Seguro, où débarquèrent les premiers explorateurs portugais en 1500, il poursuit sa remontée plein nord vers l’équateur, à 1000 milles devant son étrave, l’équivalent de quatre à cinq jours de navigation. En troisième position, Armel Le Cléac’h (Brit Air) est ralenti par des vents de nord qui le contraignent à naviguer au près dans une mer formée. Ambiance rodéo garantie ! Pour une partie de la flotte, cette remontée de l’Atlantique ressemble sérieusement à une longue ascension…
Source : Vendée Globe