Le cap dur comme les Cinquantièmes portent bien leur nom ce matin. Peut-être parce qu'il a bientôt sonné l'heure de se quitter, le Pays de l'Ombre ne manque pas de donner une fois la mesure de son hostilité et son apprêté. La tempête australe à l'œuvre au large des côtes chiliennes dans les dernières longueurs du Pacifique Sud offre de nouveau des conditions qui imposent de lever le pied. Décidément, on ne badine pas avec ce grand méchant sud qui creuse de nouveau les écarts entre les cinq premiers solitaires…
On prend les mêmes et on recommence ! Allez va, voilà que c'est reparti pour un tour et de plus belle sur le registre de la « brafougne » ou de la « baston » comme disent les marins. Des vents violents, une mer qui forme des sommets liquides, des températures qui baissent en même temps que les latitudes, de toute évidence l'approche du cap Horn n'a rien d'une partie de plaisir, ni d'un long fleuve tranquille.
Toujours très à l'aise dans ces conditions difficiles, Michel Desjoyeaux n'a rien cédé de son avance. Mieux, il a - devant Roland Jourdain qui s'accroche toujours à 75 milles dans son sillage - creusé de nouveau les écarts dans la grande descente vers les 55 degrés sud... Ce matin, il affiche 400 milles de crédit sur Jean Le Cam et près 700 milles sur le duo d'inséparables Riou-Le Cléac'h. Le 3ème et dernier cap de la longue route, cette frontière aussi géographique que symbolique entre le Pacifique et l'Atlantique, ne s'en rapproche pas moins des étraves. Au regard des premières ETA, le skipper de VM Matériaux y est attendu mardi sur les coups de midi après un long week-end au cœur de ces 50èmes qui ne font certainement pas mentir leur réputation...
Source : VM Matériaux