Samedi à 11h41, Thomas Coville et Sodeb’O achevaient leur tour du monde en 59 jours, 20 heures, 47 minutes et 43 secondes. Une heure et demi plus tard, ils touchaient terre.
Après 28 125 milles autour du monde en solitaire, en trimaran, Thomas Coville amarre son oiseau de 32 m au port de commerce de Brest. « J'ai ramené le bateau, » murmure-t-il, les yeux fermés en serrant fort dans ses bras Joseph Bougro. « Tu as fait davantage que ça, » lui assure le fondateur de Sodeb'O, son sponsor. Sur le voilier, les yeux d’une fillette pétillent. Ils racontent son admiration pour le marin. Pour son papa. Thomas Coville est revenu d'un voyage aussi formidable que terrible. L'émerveillement de l'enfant est celui de tous ceux qui ont suivi son périple.
Après 28 125 milles autour du monde en solitaire, en trimaran, Thomas Coville amarre son oiseau de 32 m au port de commerce de Brest. « J'ai ramené le bateau, » murmure-t-il, les yeux fermés en serrant fort dans ses bras Joseph Bougro. « Tu as fait davantage que ça, » lui assure le fondateur de Sodeb'O, son sponsor. Sur le voilier, les yeux d’une fillette pétillent. Ils racontent son admiration pour le marin. Pour son papa. Thomas Coville est revenu d'un voyage aussi formidable que terrible. L'émerveillement de l'enfant est celui de tous ceux qui ont suivi son périple.
"Tout donné"
Les micros se tendent vers le skipper aux yeux rougis par l’épuisement. C'est déjà le moment où il faut livrer ses tripes, résumer en quelques secondes deux mois passés en mer. « J'ai tout donné, je n'ai pas lâché une minute, dit-il avant qu'un noeud n'entrave sa gorge. J'étais parti pour le record et ça, je n'ai pas réussi à le faire. » Il faut déjà répondre à la question suivante. Coule une larme. De ses mains cabossées, le marin finit par l'essuyer. Peut-on lire sur les mains les efforts qu'il a dû consentir ? Simplement une évocation. Quand aux embrassades avec les proches succèdent les poignées de main, Thomas doit s'excuser : ses pognes sont tellement amochées qu'il ne peut pas serrer fort.
Les micros se tendent vers le skipper aux yeux rougis par l’épuisement. C'est déjà le moment où il faut livrer ses tripes, résumer en quelques secondes deux mois passés en mer. « J'ai tout donné, je n'ai pas lâché une minute, dit-il avant qu'un noeud n'entrave sa gorge. J'étais parti pour le record et ça, je n'ai pas réussi à le faire. » Il faut déjà répondre à la question suivante. Coule une larme. De ses mains cabossées, le marin finit par l'essuyer. Peut-on lire sur les mains les efforts qu'il a dû consentir ? Simplement une évocation. Quand aux embrassades avec les proches succèdent les poignées de main, Thomas doit s'excuser : ses pognes sont tellement amochées qu'il ne peut pas serrer fort.
Thomas Coville : "Je n'ai rien lâché et j'ai tout donné"
Cabossés
Encore des questions. Pour répondre, Thomas ne regarde pas ses congénères mais le ciel et son multicoque. « J'ai vécu quelque chose de fort avec ce bateau, une osmose totale, c'est rare. Il a été exceptionnel dans ses réactions, dans son comportement. C'est inimaginable. Il est hyper sain au portant. J'ai engagé dans l'eau jusqu’à la moitié du trampoline et il est ressorti. Jamais il ne m'a déçu. » Le skipper ne tarit pas d'éloges sur son alter ego et esquive adroitement chaque compliment. « Je suis content de voir le bateau en bon état, observe Benoît Cabaret, l'architecte de Sodeb'O, mais c'est le bonhomme, plus que le bateau qui m'impressionne. » Pourtant, Thomas sait que le trimaran a beaucoup encaissé, qu'il y a des fissures à l'intérieur. « Le bateau est cabossé, moi aussi. » De l'extérieur, on ne devine rien. Jusqu'à la ligne d'arrivée, à l'entrée du chenal de Brest, le skipper est resté concentré. « C'est un endroit dangereux et très compliqué à gérer en solitaire. La dernière nuit est très particulière. J'avais à coeur de rester sous les 60 jours. Je ne pensais pas aller aussi loin. A terre, on se fixe des limites qui n'existent pas. »
Désormais Thomas Coville fait partie des trois seules personnes qui ont bouclé le tour du monde en solitaire à bord d'un multicoque sans escale. En 59 jours, 20 heures, 47 minutes et 43 secondes, il a parcouru 28 125 milles à la vitesse de 19,6 noeuds. Alors, effectivement, il boucle la boucle avec 2 jours, 7 heures et 13 minutes de plus que Francis Joyon, mais ayant parcouru 1725 milles de plus, Thomas Coville a été le plus rapide.
Source : Sodeb'O