Nouvel effet élastique sur la course, avec des écarts qui se sont bien creusés entre les différents concurrents du top Ten. Le leader Jean-Pierre Dick pointe ce matin à 412 milles de l’étrave de Safran, contre 274 la veille. Dame météo n’a pas distribué les mêmes cartes, mais une partie de cet écart s’explique par une remise en bonne forme de Safran. Marc Guillemot a concédé plus d’une cinquantaine de milles pour changer sa dérive tribord.
Ce dimanche matin, Marc Guillemot a révélé que le choc subi jeudi soir dernier, sans doute avec un mammifère marin, avait provoqué de gros dégâts. On s’en souvient, Safran avait subi un véritable « arrêt buffet », sa vitesse chutant d’un coup de 17 à moins de 5 nœuds. Dans le même temps, Safran s’était couché sur l’eau, son safran immergé s’étant relevé comme cela est prévu en cas de choc, preuve de la fiabilité du système mis en place sur le monocoque orange et gris. Outre la perte de temps et le fort impact émotionnel, une inspection plus approfondie a permis de constater que la dérive tribord était cassée net à la sortie de son puits. Ce dernier heureusement n’est pas endommagé.
Une dérive de secours
Hier après-midi, profitant d’une légère accalmie du vent d’Ouest, Marc a réussi à sortir la dérive endommagée et mettre en place la dérive de secours qu’il avait eu la riche idée d’embarquer. Bien sûr, cette manœuvre n’est pas simple, même si cette dernière est très légère. D’où le temps perdu puisqu’il a fallu empanner pour que ce travail long et épuisant se fasse sur le bon bord, cela dans le froid (4°C) et le vent (15 à 25 nœuds). Pendant plus de deux heures, Marc a ainsi navigué à près de 90° de la route directe et à vitesse très réduite. Il n’en fallait pas plus pour que Yann Eliès (Generali) retrouve la 9ème place, prise la veille par Marc.
Dans le bon wagon
L’important aujourd’hui est que Safran ait retrouvé tout son potentiel et que Marc navigue à nouveau en toute sérénité. Les prochaines 48 heures vont être encore musclées avec l’arrivée d’un nouveau front froid qui va générer un flux de nord-ouest de 30 à 40 nœuds. En toute logique, Marc va subir en premier ce renforcement du vent et les écarts devraient à nouveau se resserrer entre les dix premiers, groupe dans lequel se niche désormais le nom du futur vainqueur du Vendée Globe. L’intensité de la course n’est pas prête de descendre d’un cran.
Source : Vendée Globe