Les Quarantièmes Rugissants sont fidèles à leur réputation. Les conditions météo actuelles très musclées mettent à mal la flotte du Vendée Globe. Dernière victime, le monocoque de Sébastien Josse s’est fait coucher sur l’eau à plus de 110° pendant plusieurs minutes avant de se redresser.
A la vacation du jour, Jean Le Cam ne cachait pas sa crainte de naviguer dans une mer aussi chaotique. Une mer casse bateau. Des craintes malheureusement confirmées quelques heures plus tard lorsque le monocoque de Sébastien Josse (BT), en pleine nuit australe et dans des rafales à plus de 60 nœuds de vent, s’est fait couché sur la tranche par une vague plus violente que les autres. Tête de mât dans l’eau, le voilier est resté couché plusieurs minutes avant de se redresser. Actuellement quatrième, Séb Josse a mis le cap au nord à petite vitesse en attendant le lever du jour (ce soir en France) pour constater l’étendue des dégâts.
Neige et grains à plus de 65 nœuds !
Dans une mer fracassante, le décor des océans du sud ne déroge pas à sa mauvaise réputation. Au milieu du Pacifique, la tête de flotte n’échappe pas à la règle. « C’est vraiment l’enfer ! » déclare Jean Le Cam (VM Matériaux). « Y a de quoi traumatiser un mec ! » confirme à distance Vincent Riou (PRB). « C’est vraiment impressionnant. Je n’ai même pas pu déballer mes cadeaux car j’ai peur qu’ils valsent n’importe où » ajoute Roland Jourdain (Veolia Environnement). Pas de trêve de Noël pour les skippers du Vendée Globe. Les dépressions se succèdent et engendrent une mer terriblement violente. « On a eu jusqu’à 6 mètres de creux avec des crêtes hautes de 2 mètres qui déferlent » précise Riou. Et cette situation devrait durer encore au moins 24 heures pour les premiers. Malgré les conditions, la course continue et Roland Jourdain reste la principale menace pour le solide leader Michel Desjoyeaux, en tête depuis 10 jours.
Escale en vue
Marc Guillemot (Safran) devrait arriver demain matin dans l’île d’Auckland (250 milles au sud de la Nouvelle-Zélande) pour réparer son rail de mât endommagé depuis plus d’une semaine. Il espère n’y rester que quelques heures, le temps de mouiller son bateau et de monter dans son mât. Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) envisage lui aussi de faire escale, mais plutôt vers Stewart Island, juste au sud de la Nouvelle-Zélande, où Parlier avait réparé son mât en 2000. Outre la drisse de grand-voile, Dinelli déplore également la défaillance d’un pilote automatique et des problèmes d’énergie. Il navigue actuellement sous trinquette seule, grand-voile affalée, à 4300 milles derrière le premier. Avec l’Autrichien Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch), ils n’ont pas encore franchi la longitude du cap Leeuwin.
Source : Vendée Globe