Record / Par la face Nord

Le Grand Sud ne se laisse pas dompter comme ça, juste parce qu'on ose s'y aventurer. Là bas, le train des dépressions donne la cadence et les icebergs, comme des vigies, indiquent aux marins les limites à ne pas dépasser.



Celles dictées à l'heure actuelle au Maxi Trimaran sont claires. Il navigue par 48 degrés Sud et les cinquantièmes devront attendre. Pour l’instant, Thomas glisse sur la bordure Nord d’une dépression où le vent d’Ouest souffle autour de 35 nœuds. Plus on se rapproche de son centre et plus la tempête s’intensifie. Sodeb’O doit garder le bon équilibre et éviter de se faire piéger dans des conditions qui ne seraient plus maniables et donc pénalisantes pour la vitesse.

Même le coup de vent passé, le skipper ne pourra pas plonger au Sud en toute liberté. Un immense champs d’icebergs lui barre la route. Thomas a décidé avec ses routeurs d’éviter de descendre, dans les prochains jours, au-delà du 49ème parallèle.

Bien évidemment, la logique comptable veut que la route la plus courte soit la plus Sud. Il y a un an, Francis Joyon avait traversé un terrain miné le soir de Noël, croisant quatre immenses morceaux de glace de plusieurs centaines de mètres.

IDEC naviguait alors par 56 degrés Sud mais comme le précise Thomas, « lorsque l’on sait, comme nous cette année, et que les satellites donnent des informations avec la position précise des icebergs, c’est même manquer de sens marin que de les ignorer et d’y aller en fermant les yeux. » Alors le choix s’impose de lui-même et même si le chrono en prend un coup, cela vaut mieux que de s’exposer ouvertement à de tels risques.

Source : Sodeb'O