Vidéo / Le combat des trente pour le Vendée Globe

Jamais une course océanique en solitaire n’avait présenté un tel plateau de coureurs ! Des millions de milles au compteur, des palmarès longs comme des jours sans vent, des skippers venus de tous les horizons, 43% d’étrangers et des vainqueurs potentiels à la pelle… Impossible d’imaginer comment se déroulera ce sixième Vendée Globe et qui sera le premier devant les digues des Sables d’Olonne !

Il n’y a pas que le nombre, il y a un plateau, et de haut vol. En cumulant les distances parcourues par ces trente solitaires sur leur bateau du Vendée Globe, on atteint déjà des sommets (plus de 50 000 milles par exemple pour Jean Le Cam ou Roland Jourdain). Mais si on additionne leurs traversées océanes depuis qu’ils (et elles) ont usé leur ciré sur un bateau, le bilan total dépasse largement le million ! Alors qu’est-ce qui pourrait donner plus de cote à l’un ou l’autre de ces trente solitaires quand on sait que les machines sont extrêmement proches en potentiel ? Et quand on se rappelle que l’incertitude est un facteur dominant en mer, surtout quand il faut réaliser un tour du monde en solitaire sans escale… L’abordage de Hugo Boss trois semaines avant le départ du Vendée Globe est là pour nous remmémorer que les aléas ne s’anticipent pas, malheureusement.



Le péril jeune ?
Bien sûr il y a pour la première fois, deux vainqueurs qui remettent leur titre en jeu (Vincent Riou 2004 et Michel Desjoyeaux 2000), mais à leur côté, nombre de prétendants ont aussi un ou plusieurs tours du monde à leur actif. D’ailleurs, c’est le Suisse Dominique Wavre qui tient la corde : sept rotations planétaires dont quatre en équipage, deux Vendée Globe (5ème en 2000, 4ème en 2004) et un tour du monde en double l’hiver dernier ! Et dans cette famille des récidivistes, ils sont huit de plus : Loïck Peyron (2ème en 1989), Jean Le Cam (2ème en 2004), Marc Thiercelin (2ème en 1996, 4ème en 2001), Roland Jourdain (3ème en 2001), Mike Golding (3ème en 2004), Sébastien Josse (5ème en 2004), Jean-Pierre Dick (6ème en 2004), Raphaël Dinelli (12ème en 2004)… Sans compter ceux qui ont déjà pris le départ, mais ont dû abandonner sur avaries (Bernard Stamm en 2000, Norbert Sedlacek et Alex Thomson en 2004). À ces expérimentés-là, il faut ajouter ceux qui ont déjà sillonné les mers du Sud à l’occasion d’un record ou d’une course tels Marc Guillemot, Brian Thompson, Jonny Malbon, Dee Caffari, Yann Eliès, Rich Wilson, Derek Hatfield, Unai Basurko !
Ne reste plus que les « jeunes », les novices du tour du monde qui sont loin d’être sans bagage comme Samantha Davies, Jean- Baptiste Dejeanty, Arnaud Boissières, Yannick Bestaven, Kito de Pavant, Armel Le Cléac’h, Jérémie Beyou. Steve White est à peu près le seul à ne pas viser un podium mais à vouloir avant tout réaliser le tour du globe en solo… Et au regard des précédents
tours du monde en solitaire, il n’est pas nécessaire de l’avoir fait auparavant : Vincent Riou n’avait jamais connu les mers du Sud avant sa victoire en 2004 ! Habitués de la régate au contact, spécialistes de la navigation en solitaire, expert en météo et stratégie, fines lames à la barre et manoeuvriers hors pair, tous ont l’opportunité de monter sur le podium à l’arrivée aux Sables d’Olonne… La seule (presque) certitude, c’est que le temps de course devrait friser les quatre-vingt jours, plus ou moins trois jours. Philéas Fogg et Passepartout n’en croiraient pas leurs yeux !

Source : Vendée Globe