D'un seul coup hier jeudi, les leaders sont entrés dans une zone totalement aléatoire, avec des grains, des molles, une mer calmée, un ciel plombé, des températures en baisse, et des brises erratiques de secteur Sud-Est d’une petite dizaine de noeuds...
Les hautes pressions passent sur les voiliers qui doivent composer avec des bascules de vent très importantes (plus de 40°), au point de mettre le doute dans les esprits : faut-il virer de bord ou prolonger vers le Sud-Ouest ? Les réponses dépendent en grande partie de la situation locale et du positionnement du solitaire par rapport à ses concurrents. Ainsi de nouveau premier, Loïck Peyron (Gitana Eighty) a préféré persévérer plein Sud tout comme Armel Le Cléac’h (Brit Air), Vincent Riou (PRB), Roland Jourdain (Veolia Environnement) et Yann Eliès (Generali) : ils naviguent quasiment à vue !
Autre choix pour Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) et Mike Golding (Ecover 3), qui étant positionnés plus à l’Ouest en entrant dans ce magma météo, ont opté pour un recadrage à l’Est : ils ont viré de bord dans la nuit en perdant pas mal de terrain par rapport à leurs concurrents, mais au moins ils bénéficient normalement des mêmes conditions. Enfin, deux des leaders se démarquent sensiblement : Jean Le Cam (VM Matériaux) était déjà déporté plus à l’Est du groupe et cette position semble favorable car il a été peu ralenti et s’adjuge la quatrième place.
Quant à Sébastien Josse (BT), son option est beaucoup plus radicale et semble extrêmement judicieuse : au lieu de peiner dans des vents très instables, il a préféré s’écarter très nettement de la route optimale pour aligner des milles sans s’occuper des conséquences sur le classement. Résultat : il a avancé beaucoup plus vite dans la nuit et surtout, il est trente milles plus Sud que le groupe. En sus, il pourrait être le premier à s’extraire de ce marécage météo car les hautes pressions se décalent d’abord par son côté… Cette journée de vendredi s’annonce extrêmement intéressante en termes de stratégie !
Source : Vendée Globe