« On a l’impression de régater en baie de Quiberon » ont déclaré en chœur plusieurs navigateurs aujourd’hui. Et pour cause ! Après 19 jours de mer et pas loin de 5000 milles parcourus, ils se retrouvent bord à bord, à portée de canon. A l’échelle d’un tour du monde (environ 24000 milles marins, près de 45000 km), naviguer à vue entre concurrents est tout simplement insolite. Hier, Sébastien Josse a aperçu Loïck Peyron s’engluer sous un nuage noir et en a fait le tour pour prendre la tête de la course. Ce matin, il a opéré un contre-bord d’école pour se recaler dans l’axe de son adversaire direct. Tout le groupe de tête progresse dans un mouchoir de poche et se surveille du coin de l’œil. Tous sauf Jean Le Cam, irréductible breton qui se décale régulièrement de ses rivaux. Son option orientale laisse dubitatifs ses adversaires. Tel Icare trop proche du soleil, Le Cam se rapproche dangereusement du centre anticyclonique où règnent des calmes piégeurs. Mais s’il a vu juste, cette tactique osée lui rendra les rênes de la course qu’il a lâchées depuis le Cap-Vert.
Retour par derrière
Le ralentissement du groupe de tête à l’approche de l'anticyclone offre la plus belle opportunité aux retardataires de fondre sur le peloton de devant. Même si les écarts se réduisent plus ou moins rapidement, c’est un cadeau du ciel qui se présente à eux. 22e de la course, le Suisse Bernard Stamm (Cheminée Poujoulat) a établi la plus forte progression sur les dernières 24h. Même à 900 milles des premiers, tous les espoirs sont bons…
Source : Vendée Globe