Vendée Globe / Souvenirs, souvenirs…du Vendée Globe 2004 pour Dick

Jean Pierre Dick revient sur son premier Vendée Globe terminé à la 6ème place :

Le départ
« C’était très émouvant. Honnêtement, je n’en menais pas large. C’était un rêve certes, mais je ne savais pas trop où j’allais et voir tout ce monde – 200 000 à 300 000 personnes – cela m’aretourné. Emotionnellement, c’était très fort. Cela m’a mis dans le rouge. J’étais comme en apnée et j’ai commencé mon Vendée Globe en naviguant mal. Les nuits auparavant, je n’avais pas bien dormi donc j’aimerais que cette fois, l’expérience aidant, tout se passe autrement. Mais ce n’est pas facile de gérer tout ce qui se passe : la famille, les amis, mon équipe… Ce sont des petits stress qui se rajoutent les uns aux autres avec en plus l’angoisse de partir. »

Des outils sur le pont
« Je me souviens avoir dit avant de partir : j’espère que je n’aurai pas à sortir la boîte à outils ! Avec la casse du vit de mulet quelques jours après le départ, j’ai compris que ça n’allait pas du tout se passer comme je l’avais imaginé. C’est dans le Pot au Noir que j’ai démonté la bôme et la grand-voile pour finalement réussir à changer la pièce. C’était une grosse réparation et elle m’a donné confiance en moi. »

Pari tenu
« J’ai aussi cassé ma bôme, mon axe de barre… Mais le plus dramatique, c’était bien sûr la panne de moteur qui est arrivée juste avant l’entrée dans l’Atlantique Sud. J’ai troqué l’idée de pouvoir gagner contre celle de finir sous panneaux solaires. C’était un véritable défi avec moimême. Psychologiquement, tout cela a été très fort et j’ai par la suite réussi à tenir mes nouveaux objectifs : terminer la course et conserver la sixième place que j’occupais alors. »

Les icebergs
« J’aime bien l’idée de vivre avec le risque. De les voir, c’est forcément flippant, mais c’est tellement beau. Ils dégagent une incroyable puissance et véhiculent tellement de symboles - un monde pur, originel, écologique. Pour moi, ils sont aussi associés aux grandes expéditions qui m’ont toujours fasciné : Amundsen, Scott, Shackleton ou aujourd’hui Mike Horn. »

L’arrivée
« Malgré le froid, malgré les grains de grêle, il y avait du monde, encore plus que je ne l’avais imaginé. Ce fut un beau dernier moment de mer. Retrouver tous mes proches m’a fait un bien fou et nous avons fait une grande fête. La conférence de presse était très émouvante, j’ai même jeté mes bottes dans la foule ! Et puis tout de suite, il y a eu la reconnaissance de ce que j’avais fait. Paprec et Virbac ont confirmé leur soutien et d’autres partenaires sont là depuis. Je venais de gagner le droit de continuer."

Source : Paprec Virbac