Après bien des déboires dans la préparation de son plan Farr, Jérémie Beyou a pu finaliser et optimiser son Delta Dore et peut enfin se concentrer sur ses objectifs autour du monde. Le Breton vainqueur de la Solitaire, s’estime enfin prêt et porte un regard de novice sur son premier Vendée Globe.
Auras-tu le temps de prendre un peu de recul avant le départ dans un mois et demi ?
« Ce ne sont pas encore les vacances, mais je vais faire une petite mise au vert mi-octobre avant de convoyer le bateau aux Sables d’Olonne… Un petit break, en famille, en Bretagne, dans l’air pur et surtout en petit comité avec la fin du cycle de préparation physique : tout l’été, j’ai beaucoup suivi d’entraînements musculaires en allant crescendo et l’idée est maintenant de passer à la thalasso et à des activités de décompression. Le chantier est terminé, le bateau a été remis à l’eau le 11 septembre et nous avons navigué dès le lendemain : on a réussi à finir tout ce qu’il fallait dans les temps ! »
Quel est ton programme ces jours prochains avant de rejoindre Les Sables d’Olonne ?
« Je me concentre sur les entraînements en solitaire : après les deux stages à Port la Forêt mi-septembre et début octobre et je vais effectuer des navigations un peu plus au large… Mais on va vite se retrouver dans la phase de départ ! J’espère que je ne vais pas pleurer comme une madeleine sur le ponton quand il faudra larguer les amarres… Parce que j’imagine que ce sera très émouvant. On quitte ses proches, pour un voyage de trois mois : c’est nouveau pour moi et pour ma famille. Ce sera un moment particulier ! »
Justement, comment vois-tu le départ du Vendée Globe ?
« Techniquement, on sait qu’il y aura du monde sur l’eau et déjà, nous serons trente sur la ligne ! Ce n’est pas rien… Et s’il y a du louvoyage, il vaudra mieux être devant ou rester très prudent parce qu’en solitaire dans un espace restreint, ces bateaux-là ne sont pas faciles à manœuvrer… Il faudra faire attention aux croisements. Mais rapidement, nous retrouverons le grand large et plus les bruits des moteurs faibliront, plus le moment va devenir sympa. »
Mais sur ce tour du monde, qu’est-ce qui est le plus marquant : le temps ou l’espace ?
« C’est plutôt 24 000 milles à parcourir qui m’interpellent et la météo qui va avec... Le temps passé en mer ? Je ne sais pas parce que ce sera la plus longue traversée de ma carrière. Je n’ai jamais été aussi longtemps tout seul, en mer ou à terre… Mais l’enchaînement des systèmes météo va être intéressant, complexe, difficile ! L’espace, ce n’est pas seulement la distance à effectuer, c’est aussi ce qui nous entoure, c’est-à-dire essentiellement la mer et le vent… »
Source : Vendée Globe