"Je passe le plus clair mon temps dehors, ce qui représente environ 10 heures sur 24. Dehors, je barre assez peu. Je règle les voiles, effectue des vérifications sur le matériel pour repérer les éventuelles faiblesses. Lors d'un tour du monde, il y a peu de virements ou d'empannages, peut-être une vingtaine en tout ! Lorsque je suis sur le pont, le gros de l'activité consiste à garder un plan de voilure adapté au vent, de façon à optimiser la vitesse du bateau en permanence. La manœuvre la plus fatigante est l'affalage du grand spinnaker (400 mètres carrés) qu'il faut récupérer très vite car s'il tombe à l'eau il peut tirer très fort sur le gréement et causer de gros dommages."
Table à cartes
"C'est l'endroit où je travaille ma stratégie, où je récupère et analyse les fichiers météo, et où je réponds aux vacations. Je passe environ 4 heures sur 24 à cet endroit, mais évidemment ce chiffre augmente si la situation météo est incertaine et que je dois examiner plusieurs scenarios tactiques. Je récupère 4 fichiers météo par jour, il y en a un nouveau toutes les 6 heures. J'envoie également photos et des vidéos à terre - le montage d'un clip prend environ 1h30 - et je passe en général un coup de fil privé par jour à ma compagne, ma famille ou des amis. Un dernier détail : j'ai installé un petit ventilateur sur le tableau de bord, car lorsque je descends juste après avoir pris un coup de chaud à la manœuvre, ça a tendance à me barbouiller. Il me faut de l'air frais."
Sébastien Josse : t'es fou d'y aller ?
Sommeil
"Mon 'siège' de table à cartes me sert également de matelas. A bord, le sommeil est découpé en tranches de 20 à 45 minutes, pour un total d'environ 4 à 5 heures par jour. Si les conditions sont très mauvaises où que je suis en régate au contact, je dors moins mais je compense ce déficit par la suite. Globalement, dès que j'en ai l'occasion, je m'allonge pour faire un somme, par exemple lorsque je dois attendre 15 minutes avant de pouvoir récupérer un fichier météo. En mer, je fais des rêves merveilleux et très vivaces, sans doute en raison d'un degré de fatigue qui me fait tomber dans un sommeil très profond. Pourtant, le moindre renforcement, la moindre voile mal réglée en raison d'un vent qui a tourné me réveille immédiatement. Mais le plus souvent, lorsque je m'éveille, il me faut un peu de temps avant de réaliser que je suis sur le bateau."
Repas
"En course, la nourriture est un carburant mais je ne fais pas de concession là-dessus, car c'est le seul petit élément de confort qu'il m'est possible de conserver. J'embarque 100 kilos de provisions, dont seulement 30% de déshydaté, que je mange lorsque les conditions ne me permettent pas de faire un 'vrai' repas - c'est-à-dire de réchauffer un plat préparé. La plupart du temps, les repas sont expédiés, car il y a toujours une voile à régler, un fichier météo à analyser, une réparation à effectuer. Et même s'il n'y avait pas grand-chose à faire, je me dirais que 15 minutes sont mieux employées à dormir qu'à manger en prenant mon temps. J'ai besoin de 5000 à 6000 calories par jour en fonction de la température, ce qui représente environ le double des besoins d'une personne en environnement urbain (ce chiffre grimpe à 8000 calories / jour dans le grand Sud !). Pour mon eau, j'ai un dessalinisateur qui peut produire 1,5 litres à l'heure."
Manoeuvres de nuit
"De nuit, il s'agit plus d'assurer une veille que de barrer, car le pilote tient mieux la ligne droite qu'un gars fatigué qui ne voit pas les vagues. Le cockpit est bien éclairé, mais c'est une autre histoire en ce qui concerne le pont et la plage avant, aussi avant chaque manoeuvre, la checklist est 2 fois plus longue de nuit que de jour. Pour vérifier mes réglages, j'ai un projecteur à main pour la grand-voile et des spots encastrées dans le pont pour les voiles d'avant. Pour prendre mes repères, je me force à faire des manoeuvres de nuit en entraînement avant le départ, car c'est un peu plus angoissant de devoir compter sur ses automatismes sans vraiment voir ce que l'on fait."
Source : BT Team Ellen
"Mon 'siège' de table à cartes me sert également de matelas. A bord, le sommeil est découpé en tranches de 20 à 45 minutes, pour un total d'environ 4 à 5 heures par jour. Si les conditions sont très mauvaises où que je suis en régate au contact, je dors moins mais je compense ce déficit par la suite. Globalement, dès que j'en ai l'occasion, je m'allonge pour faire un somme, par exemple lorsque je dois attendre 15 minutes avant de pouvoir récupérer un fichier météo. En mer, je fais des rêves merveilleux et très vivaces, sans doute en raison d'un degré de fatigue qui me fait tomber dans un sommeil très profond. Pourtant, le moindre renforcement, la moindre voile mal réglée en raison d'un vent qui a tourné me réveille immédiatement. Mais le plus souvent, lorsque je m'éveille, il me faut un peu de temps avant de réaliser que je suis sur le bateau."
Repas
"En course, la nourriture est un carburant mais je ne fais pas de concession là-dessus, car c'est le seul petit élément de confort qu'il m'est possible de conserver. J'embarque 100 kilos de provisions, dont seulement 30% de déshydaté, que je mange lorsque les conditions ne me permettent pas de faire un 'vrai' repas - c'est-à-dire de réchauffer un plat préparé. La plupart du temps, les repas sont expédiés, car il y a toujours une voile à régler, un fichier météo à analyser, une réparation à effectuer. Et même s'il n'y avait pas grand-chose à faire, je me dirais que 15 minutes sont mieux employées à dormir qu'à manger en prenant mon temps. J'ai besoin de 5000 à 6000 calories par jour en fonction de la température, ce qui représente environ le double des besoins d'une personne en environnement urbain (ce chiffre grimpe à 8000 calories / jour dans le grand Sud !). Pour mon eau, j'ai un dessalinisateur qui peut produire 1,5 litres à l'heure."
Manoeuvres de nuit
"De nuit, il s'agit plus d'assurer une veille que de barrer, car le pilote tient mieux la ligne droite qu'un gars fatigué qui ne voit pas les vagues. Le cockpit est bien éclairé, mais c'est une autre histoire en ce qui concerne le pont et la plage avant, aussi avant chaque manoeuvre, la checklist est 2 fois plus longue de nuit que de jour. Pour vérifier mes réglages, j'ai un projecteur à main pour la grand-voile et des spots encastrées dans le pont pour les voiles d'avant. Pour prendre mes repères, je me force à faire des manoeuvres de nuit en entraînement avant le départ, car c'est un peu plus angoissant de devoir compter sur ses automatismes sans vraiment voir ce que l'on fait."
Source : BT Team Ellen