Vendée Globe / Sébastien Josse, à 45 jours du départ !

Sébastien Josse s'apprête à prendre le départ de son quatrième tour du monde à bord de l'Open 60' BT, après avoir relevé les trois plus grands défis auxquels un coureur océanique peut se frotter. Trophée Jules Verne, Vendée Globe et Volvo Ocean Race : aucun autre marin n'a mis un point final à chacune de ces épreuves, et si Sébastien n'est pas homme à faire de vagues à terre, ses rivaux ne s'y trompent pas.


Et à 33 ans, doté d'un CV déjà très étoffé, Sébastien a pourtant déjà eu maintes fois l'occasion d'être sous les feux de l'actualité dans sa discipline - ce qui manifestement ne lui a pas tourné la tête. "Si je n'étais pas coureur professionnel, je serais parfaitement heureux à m'occuper d'un chantier naval", note celui qui prend un grand plaisir à s'investir auprès de son équipe technique lorsque BT est au sec.


Portrait:


Elevé au grand air, sous le soleil d'une côte d'Azur propice aux longues escapades hors les murs, Sébastien a vite trouvé la porte de sortie. "La famille s'est installée dans le Sud lorsque j'étais très petit. J'ai été un enfant sage, jusqu'à ce que je découvre qu'il y avait tout un tas de choses à voir et à faire dehors", explique-t-il. La mer s'est invitée dans ce décor lorsque monsieur Josse senior, lui-même porté sur la découverte, a fait l'acquisition d'un voilier qui vite devint une résidence secondaire. Mais la compétition n'est pas encore au programme de l'adolescent, qui ne fera ses premiers pas en régate que vers l'âge de 18 ans. A la faveur d'une rencontre, Sébastien commence à s'entraîner à Monaco, où une flotte de J24 navigue activement. "On a participé à des championnats de haut niveau, et je me suis pris au jeu. J'ai enchaîné sur des piges à droite à gauche sur des voiliers locaux, puis après mon Bac j'ai eu droit à une année sabbatique : mon père rêvait de traverser l'Atlantique avec un de ses fils, nous avons donc monté cette grande expédition, qui constituait notre première vraie navigation hauturière." Au terme d'une traversée riche en souvenirs, le garçon et le navire restent aux Antilles, jouissant d'une liberté quasi-totale. "Mon père est rentré en France en raison de ses obligations professionnelles, me laissant la barre. Du coup, j'ai bourlingué pendant neuf mois."


Seul, donc… l'aventure aura-t-elle développé chez le jeune homme des aptitudes particulières pour le solitaire ? Toujours est-il qu'à son retour en métropole, il tentera sa chance sur le Challenge Espoir Crédit Agricole, filière de détection des jeunes talents en monotype Figaro. "Cette année-là, j'ai remporté le Challenge, ce qui m'a donné accès à deux saisons sur le circuit." Ce qui impliquera également sa "délocalisation" en Bretagne, et marquera le début d'une relation forte avec cette région et ses "indigènes". "J'ai débarqué dans cet univers comme un jeunot qui n'en croyait pas ses yeux - les grands noms que je voyais dans les magazines étaient là, accessibles…”. Sébastien travaille sans relâche, et ses adversaires comprennent vite qu'il ne tardera pas à rejoindre le cercle des "gros bras" du circuit - il lie aussi à cette époque de durables amitiés : Yann Eliès, Jérémie Beyou ou encore Vincent Riou, une génération surdouée qui se retrouve aujourd'hui sur la ligne de départ du Vendée Globe.


En 2001, suite à une très belle seconde place sur la Solitaire du Figaro, le garçon intègre l'équipage du maxi-catamaran Orange - ayant pour project manager un certain Gilles Chiorri - pour son premier tour du monde, devenant au terme de 64 jours de mer co-détenteur du Trophée Jules Verne… S'ensuivra un Vendée Globe terminé en 5ème position malgré une collision avec un iceberg, et un troisième tour du monde en tant que skipper d'un équipage international dans le cadre de la Volvo Ocean Race - à ce jour, Sébastien est le seul marin a avoir bouclé chacune de ces trois épreuves, mais à l'orée de son prochain grand départ, s'apesantir sur un passé si glorieux soit-il n'est pas à l'ordre du jour. "J'ai commencé tout ça relativement tard, j'ai beaucoup travaillé, et c'est vrai qu'en 10 ans, j'ai fait du chemin, mais le plus gros est devant moi. Le Vendée Globe 2008 rassemble tous les grands noms, un nombre impressionnant de bateaux neufs, et le niveau de compétition n'a jamais été aussi élevé.


Source : BT Team Ellen