La tempête qui est passée ce week-end sur la pointe de l'Afrique du sud a tenu toutes ses promesses ! Si à terre les rafales de vent n'ont pas dépassé 55 nœuds, en mer, le vent a été plus violent. En effet, dans le sud immédiat de Port Elizabeth le vent moyen a atteint 55 nœuds et les rafales ont approché 80 nœuds. Heureusement, le maxi-catamaran aux couleurs du Groupe LCF Rothschild a pu atteindre la baie d'Algoa devant port Elizabeth, samedi soir moins d'une heure avant l'arrivée du front froid, pour être un peu moins exposé à ces conditions extrêmes.
Dominic Vittet :
« Depuis samedi soir, nous faisons des aller-retour sous mât seul, en restant au plus près de la côte. Dans la journée d’hier l’anémomètre du bord a enregistré une rafale à 67 nœuds, mais Port Elisabeth était vraiment le bon choix, car ici nous sommes très bien abrités. La houle a fait son apparition hier soir dans le fond de la baie, mais rien de dramatique. Par contre, à un ou deux milles sous notre vent, la mer est formée et on aperçoit les crêtes des vagues qui déferlent.»
« Nous sommes à l’abri et le bateau ne souffre pas donc l’équipage arrive à se décontracter. Et puis ce n’est pas du tout la même ambiance que lors de notre stand by à la Terre de Feu. En janvier, nos jours d’arrêt étaient également synonymes d’un isolement total alors qu’ici nous sommes vraiment au pied de la ville et de nombreux pétroliers, cargos et bateaux de commerce ont trouvé refuge tout comme nous. C’est assez singulier comme situation ! »
L’équipage du maxi-catamaran profite de ce « temps mort » pour se reposer. En effet, Gitana 13 naviguant actuellement sous mât seul, les manœuvres de changement de bord se résument à la rotation du mât et aux déplacements des chariots de grand voile ; une tâche facilement exécutable pour les trois hommes de quart : « Le bateau est très évolutif sous mât seul et le quart de veille suffit amplement sur le pont. Du coup, le temps de cet arrêt, nous avons même supprimé les quarts de stand by, pour que les garçons puissent profiter de plage de sommeil de 6 heures d’affilée » expliquait le skipper de Gitana 13.
Car des forces, il en faudra pour attaquer le contournement de la pointe sud africaine, comme nous le confiait Lionel Lemonchois : « Plus de 300 milles séparent notre abri du cap de Bonne Espérance. Nous devrons tirer des bords au près, dans un vent encore soutenu et une mer qui restera formée. Il faudra se faire un peu mal pour rejoindre l’Atlantique. »
L’équipage du maxi-catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild doit trouver le bon créneau pour reprendre sa route ; un timing sur lequel travaille Sylvain Mondon : « ce lundi, le vent est sensiblement moins fort, les derniers grains sont passés et les rafales se sont estompés durant la nuit. Mais il convient d'être patient avant de s'engager pour franchir le Cap des Aiguilles et celui de Bonne Espérance, car la mer reste très formée ce matin avec des creux atteignant encore 7 à 8 mètres dans la bande côtière des 5 milles et dépassant les 10 mètres à 30 milles au large. Cette grande et puissante houle devient plus abrupte lorsqu'elle rencontre le courant des aiguilles le long de la côte sud-est de l'Afrique du Sud. Il faut tout de même noter que cette région est connue pour ses "vagues scélérates". Aussi la prudence restera de mise pour Lionel Lemonchois et son équipage qui ne pourront quitter la baie de Port Elizabeth qu'après une accalmie significative de la houle le long des côtes. »
Cette accalmie est, pour l’heure, attendue dans la soirée.
Source : Gitana Team