A la veille du Trophée Alpes Maritimes qui, comme chaque prologue, marquera le coup d'envoi de cette « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul », les concurrents sont indécis sur la manière d'aborder cette course. Si tout le monde veut goûter le parfum d'aventure et de fraternité qui plane au dessus de l'épreuve, il ne faut pas pour autant oublier que l'on a peut-être affaire à la course la plus exigeante de l'année 2008.
« C'est bizarre. On est tous très content de venir là, de se dire qu'on va découvrir des paysages nouveaux, qu'on va vivre une aventure commune. Mais dans le même temps, c'est la course en solitaire la plus longue de l'année et dans une mer dont on connaît le niveau d'exigence qu'elle demande... » Comme nombre de concurrents de cette grande transhumance méditerranéenne, Armel Tripon, skipper de Gedimat est dubitatif. Faut-il se réjouir de l'esprit de convivialité de la Cap Istanbul ou bien se focaliser sur la course en elle-même. Jeanne Grégoire elle-même ne dit pas autre chose. La navigatrice de Banque Populaire avoue redouter cette Méditerranée « où il faut savoir anticiper, mais aussi être particulièrement réactif», tout en se félicitant du schéma d'organisation qui va impliquer préparateurs et équipe d'organisation sur l'eau. « Le soleil, la découverte de nouveaux paysages, ça donne un côté vacances, mais il ne faut pas oublier qu'il y a des enjeux. » Pour Jeanne, actuellement huitième du Championnat de France Solitaire de Course au Large, c'est l'opportunité de finir pour la deuxième fois de sa carrière dans le top ten et peut-être de grappiller une ou deux places. Si tel était le cas, Jeanne accèderait au meilleur classement de sa carrière en Figaro Bénéteau.
Ils ont dit à propos de la « Capitale Européenne de la culture – Cap Istanbul »
Gildas Morvan, Cercle Vert« Cette course promet d'être belle. Il y a des enjeux sportifs véritables ; on va traverser des endroits magiques et tout au moins les premiers jours, le soleil devrait être au rendez-vous. Je vais tenter de rester prudent, ne pas tenter le diable. Sans surveiller de manière obsessionnelle mes adversaires directs, il est clair que je ne partirai pas dans une option solitaire qui pourrait me coûter une contre-performance au classement général.»
Nicolas Bérenger, Kone Elevators « J'arrive avec une motivation décuplée. Ancien vainqueur de l'épreuve, cinquième du Championnat de France et local de l'étape à double titre : d'une part parce que, entre Corse et Sardaigne, c'est un peu mon jardin, d'autre part parce que Nice est le siège social de mon partenaire. Autant dire que je ne pars pas pour faire du tourisme.»
Jean-Paul Mouren, M@rseille Entreprises « Pour moi, le simple fait de prendre le départ est déjà un vrai bonheur. Nous sommes en quelque sorte des précaires, mais nous l'avons choisi. C'est peut-être ça notre vraie liberté... »
Thomas Rouxel, Défi Mousquetaires « Pour moi, cette course est importante à plus d'un titre. Après ma saison 2007 qui fut flamboyante, j'aimerais bien retrouver des résultats un peu plus en rapport avec mes ambitions. Faire une belle Cap Istanbul, ce serait pas mal. Mes contre-performances de cette année se sont jouées sur des petites erreurs stratégiques. Je sais ce qu'il me reste à travailler. Par ailleurs j'aime bien cette idée d'une caravane qui part visiter des ports minuscules. On retrouve un petit esprit raid comme quand on part faire nos essais de planche de funboard aux quatre coins du monde avec les copains... »
Source : Cap Istanbul