Au regard de cette ultime confrontation sous forme d’immense parcours banane en mer d’Irlande, les deux premières manches font presque figure d’amuse-gueule. Il reste la moitié des milles à courir et autant de jours à se bagarrer en mer.Cette troisième étape est exceptionnelle à plusieurs titres : c’est la plus longue jamais tracée par les organisateurs de La Solitaire : 825 milles. C’est celle qui emmènera les concurrents le plus au nord, autour de l’Ile de Man, par 54 degrés de latitude, soit presque aussi nord que le cap Horn est sud ! Pour les navigateurs, la première difficulté réside dans la durée de course, soit 5 à 6 jours de mer. A celle-ci s’ajoute les pièges de la navigation côtière, dans un « couloir » délimité par l’Angleterre d’un côté et l’Irlande de l’autre. Un corridor jalonné de caps, de bancs de sables, de courants et soumis bien entendu, au trafic maritime.
Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 6e) :
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Romain Attanasio, (DCNS 62, 11e à 9h34) :
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La météo, elle, promet un début d’étape tonique avec un départ au près dans 15 à 18 nœuds de nord-ouest pour sortir de la Manche, fraîchissant la première nuit autour de 20 à 25 nœuds. Samedi au petit matin, alors que les solitaires devraient ferrailler dans les parages des Scilly (archipel situé à l’ouest de la Cornouaille), ils subiront le plus fort du front avec 35 nœuds dans les rafales. La bonne nouvelle est que ce vent va basculer au sud-ouest. Très vite, les écoutes seront choquées et les spis vont sortir des sacs pour une belle cavalcade de 270 milles en mer d’Irlande, en direction d’une bouée sous le vent de 53 km de long - l’Ile de Man –. Le retour devrait quant à lui s’effectuer au louvoyage pour un finish au portant à l’Aber Wrac’h. Voilà pour le scénario prévu à long terme.
Ronan Treussart (Groupe Céléos, 28e) :
« Au moins, il va y avoir du vent au début et je pense pas trop de surprises, il faudra être rapide et actif, je n’ai aucun complexe à faire dans ces conditions là… et je n’en fais pas ! On va partir dans du ouest-nord-ouest qui va passer ouest puis sud-ouest : aux Scilly on pourra envoyer le spi dans 30 nœuds de vent. Il faudra bien le choisir entre le grand et le petit spi, se dire que la route est longue et ne surtout pas prendre trop tôt le risque de déchirer le grand. En somme, il va falloir naviguer vite et en bon marin, notamment pour éviter les dangers, anticiper le trafic maritime. Pour le retour, on verra bien, il est encore tôt pour en parler. Ce que je sais, c’est que cette étape peut générer de grands écarts, que les meilleurs seront devant et que tout est possible. On est beaucoup à se battre pour les places d’honneur. Cette Solitaire a tout de même été particulière jusqu’ici et je me dis que c’est un peu comme un nouveau départ maintenant, je peux aller jouer dans les dix premiers comme l’an dernier, j’en ai les moyens, je sais que je vais vite dans le vent soutenu, alors il n’y a pas de raison. J’ai mis mon cerveau en éveil, je me dis que c’est une Solitaire bis qui commence ici à Cherbourg et que les 18 bateaux devant moi sont prenables, donc… allons-y, allons-y ! »
Classement général
Source : La Solitaire