Après une progression très rapide entre le détroit de la Sonde et l’île Rodrigues, les dix marins se frottent - depuis quelques jours - aux caprices de l’Océan Indien. A l’approche du cap de Bonne Espérance, tous les esprits sont tournés vers le fameux promontoire. Mais à ce jour, ce dernier ne semble pas vouloir ouvrir ses portes à Gitana 13.
Lionel Lemonchois : « Les conditions sont toujours bonnes pour l’instant et nous en profitons pour faire route vers Port Elisabeth, à la pointe Sud-est de l’Afrique. Compte tenu de notre tableau de marche, nous devrions rejoindre les abords de cette ville samedi, 30 août, dans la matinée. Nous avons choisi Port Elisabeth, car l’objectif est désormais de chercher un abri pour Gitana 13 et son équipage ! Une très grosse dépression va balayer la pointe africaine ce week-end, et il ne faudra pas bon de traîner dehors …»
En effet, depuis plusieurs jours, les prévisions au large du cap de Bonne Espérance se dégradent : située sur la route des grandes tempêtes australes, la pointe africaine peut se faire violente. Selon les dernières estimations de Sylvain Mondon, prévisionniste pour la sécurité en mer chez Météo France et routeur du Gitana Team, la dépression attendue pourrait générer des vents moyens compris entre 45 et 50 nœuds, et soulever une mer très forte, avec des creux de 8 à 10 mètres à la côte.
Devant de tels chiffres, pas question d’espérer passer ! Patienter pour pouvoir poursuivre sa route dans des conditions de sécurité optimales : une problématique déjà rencontrée par l’équipage de Gitana 13, en février dernier, lors de la Route de l’Or. On se rappelle que Lionel Lemonchois et ses hommes avaient dû stopper leur progression et attendre, cinq jours à l’abri de la Terre de Feu, que les conditions météorologiques se calment au cap Horn.
Le règlement du WSSRC interdit tour arrêt à quai au maxi-catamaran. Ainsi, pour rester en course et espérer poursuivre leur tentative de record, une fois le coup de vent passé, les dix marins doivent trouver une alternative : « Nous avons également choisi Port Elisabeth car cela ne nous éloigne pas trop du cap des Aiguilles et du cap de Bonne Espérance, situés à environ 300 milles. Les vents, lors du passage de front, nous obligeront certainement à grimper un peu dans le Nord. Mais le but sera bien évidemment de faire le moins de milles possible, afin d’être idéalement positionné pour reprendre notre route au plus vite » expliquait Lionel.
A bord de Gitana 13, les dix marins confirmés se préparent dès samedi à 48 heures difficiles, durant lesquelles la performance et le chrono seront naturellement relégués au deuxième plan.
Source : Gitana Team