Depuis le coup d’envoi de la 39e édition de la Solitaire du Figaro hier après-midi et le premier pointage de 4h30 ce matin, les 50 figaristes ont parcouru 27,4 milles, à la vitesse moyenne vertigineuse de… 1,9 nœuds (5,3 km/h) ! C’est donc bien la nuit de « pétole » promise qui a cueilli les skippers, condamnés à la concentration et aux réglages, ne s’octroyant les premières minutes de repos qu’à l’aube de cette journée de samedi.
Grégory Gendron (Sopra Group 2) à la vacation de 5h00 ce matin
« Il y a pas beaucoup de vent, ca se passe bien, belle nuit où j’ai pas mal manœuvré : spi-génois, génois-spi. C’est dur de faire avancer le bateau et c’est également dur pour les nerfs, je n’ai pas encore dormi. Je vois le gros du paquet à 3/4 milles devant moi ».
Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) à la vacation de 5h00 ce matin
« Là, c’était pas prévu comme ça, mais je pense que ça va rentrer tout doucement. Ceux qui étaient avec moi hier soir sont encore avec moi ce matin. Je n’ai pas lâché de la nuit, je pense que je suis bien remonté sur ceux de devant. Il y a quand même beaucoup mieux comme conditions pour commencer une Solitaire ! Cet après-midi, on va renvoyer les spis et allonger les milles. Je vais profiter de la journée pour bien me reposer. Le but du jeu est de gagner dans l’ouest afin d’aller chercher la bascule annoncée. »
Elodie Riou (KPMG) à la vacation de 5h00 ce matin
« C’était compliqué et angoissant comme départ. Hier après-midi, j’ai eu un black-out électronique et depuis, je recolle mais je ne sais pas qui est autour de moi. »
Pour mieux connaitre Elodie Riou, RDV sur Ouest France !
Nicolas Raynaud (A bord du catamaran Direction de Course) : Petit temps confirmé
Le jour vient à peine de se lever. L’horizon devant les étraves est noir, le ciel complètement bouché alors que la flotte progresse au près serré, déhalé par un vent de sud-ouest de 6 à 8 nœuds. Puis vient un rapide grain de pluie, aussitôt suivi de la bascule du vent au nord-ouest. Une bascule franche, nette, « comme dans les livres ». Elle a d’abord concerné les nordistes (Bos, Hardy, etc) avant de servir quelques minutes plus tard les sudistes dont les plus extrêmes sont Christophe Lebas (Lola) et Armel Tripon (Gedimat). Le latéral entre ces deux options étaient de quelques 30 milles ce matin vers 8 heures. Il devrait se stabiliser dans les prochaines heures puisque avec cette bascule, tous suivent maintenant la route directe sous spi, au largue serré. Et du noir nous sommes passés au bleu, le soleil trouvant brillamment sa place dans un ciel typique de beau temps. Cette journée s’annonce donc radieuse mais pas forcément très rapide même si les Figaristes s’apprêtent apparemment à avaler leurs pains blancs. Ce gentil flux de nord-ouest à nord devrait osciller toute la journée entre 6 et 10 nœuds. Pas de quoi cavaler, juste de quoi avancer correctement vers le but. Après, dès ce soir, tout devrait s’écrouler. Pétole blanche au programme avant l’installation dimanche d’un flux variable de secteur sud. Cela va être lent, même certainement trop lent pour la pêche aux thons. Quant aux classements, ils n’ont pas fini d’être chamboulés d’ici Vigo.
Source : La Solitaire
Crédit Photos : Elodie Allaire
