En l’absence totale de vent sur les 100 derniers milles du parcours, la Direction et le Comité de course de la Solitaire du Figaro viennent de décider d’écourter cette première étape, partie vendredi de La Rochelle. L’arrivée sera jugée au cap Ortegal, devant Carino. Les premiers y sont attendus demain soir lundi.
Rarissime, ce genre de décision n’est facile à prendre pour personne et pose d’importants problèmes d’organisation, de logistique, de communication. Mais en mer, c’est toujours la météo qui décide. Richard Silvani, de Météo France est formel : « jusqu’à demain soir, sous l’influence d’un petit minimum dépressionnaire, il devrait y avoir de l’air jusqu’au cap Ortegal, dans l’ordre sud-est, puis ouest-sud-ouest et enfin ouest pour une quinzaine de nœuds jusqu’à cette nouvelle ligne d’arrivée. Le problème, c’est la descente le long des côtes de Galice qui aurait été très problématique, quasiment sans aucun vent, à des vitesses nulles et très aléatoires». A tel point que les premiers concurrents ne seraient pas arrivés à Vigo avant… mercredi et les derniers jeudi, à savoir la date prévue pour le départ de la deuxième étape ! Impossible, à tenir, évidemment. Une fois franchie la ligne, les bateaux rallieront au moteur le port de Vigo, d’où partira la deuxième manche à destination de Cherbourg-Octeville.

Pour les leaders, il reste en théorie une trentaine d’heures de navigation. Pour les autres, un peu plus…
« C’est sûr qu’on a vraiment pas mal de retard et en plus j’ai bien l’impression qu’il y a moins de vent que prévu sur la dépression qui va passer. Donc, si c’est pour finir dans la pétole après le Cap Finisterre, c’est peut être mieux de couper cette partie là. .et ça permettra aussi de se reposer un petit peu avant de repartir pour Cherbourg. On ne sait pas trop ce qui va se passer pendant la nuit… stratégiquement… je n’ai pas trop envie de le dire (rires) donc je vous laisse imaginer ».
« En allant au bout de cette étape, on serait arrivé très tard et nous aurions passé moins d’une journée à Vigo. Ça change pas vraiment les données pour moi, avec un way point pas vraiment différent. Faudrait regarder un peu dans les annales, mais c’est quand même exceptionnel de passer autant de temps dans la pétole ».

« C’est clair qu’il n’y a pas beaucoup de vent sur la fin de parcours et qu’on en n’a pas eu beaucoup jusque là. Sur la réduction de parcours, il n’y a pas grand chose à dire : s’il n’y a pas de vent, il n’y a pas de vent, il ne faut pas aller contre la nature. On est prévenus suffisamment tôt pour ne pas que ça modifie les stratégies de course de chacun, donc voilà, c’est comme ça. Financo est assez loin, on ne l’entend plus à la VHF… »
Source : La Solitaire