Étonnante première étape de la Solitaire du Figaro 2008 ! La pétole s’est invitée en trouble-fête, contraignant les organisateurs à raccourcir le parcours. Une ligne d’arrivée virtuelle a été mouillée au large du Cap Ortegal (Espagne), 130 milles avant Vigo. Nicolas Lunven sur FONCIA, classé 36ème, a enfin mis pied à terre très tôt hier matin mercredi, en Galice, effectuant les dernières 24 heures au moteur, comme le reste de la flotte. Afin de permettre aux skippers de récupérer, la direction de course a finalement décidé de reporter le départ de la deuxième étape vers Cherbourg. Il sera donné vendredi à 10 heures.
On annonçait cette première étape comme la plus abordable de la Solitaire 2008 mais elle s’est révélée être un véritable piège pour les skippers en mal de vent. Peux-tu revenir pour nous sur ces très longues heures de navigation ?
« Nous nous sommes tous un peu trompés, moi en tout cas. Finalement, elle n’était vraiment pas simple cette étape ! Nous sommes partis de La Rochelle avec vraiment très peu de vent : nous avons seulement parcouru 120 milles lors des 48 premières heures. C’est vraiment un rythme de tortue. Je n’étais jamais très loin du gros de la flotte au classement mais j’ai eu assez vite des petits soucis informatiques. Quand le vent est enfin rentré le troisième jour, c’est le paquet de tête qui a pu en profiter en premier. Les écarts se sont de fait creusés. Et puis, l’approche sur la côte espagnole avec l’arrivée de nuit et mes instruments en panne, ce n’était pas simple. »
La pétole crée une tension permanente nécessitant au skipper d’être toujours sur le pont pour régler le bateau. Comment s’est passée la gestion de ton sommeil ?
« Au début, c’était du petit temps, donc dès que l’on dort, ça signifie prendre le risque de perdre beaucoup sur ses adversaires s’il y a une petite risée qui rentre. Et puis ensuite, quand le vent est rentré, j’avais mes soucis électriques. C’était donc difficile de dormir pendant cette étape… Pendant le convoyage après l’arrivée, je n’avais plus d’alarme pour me réveiller en cas de danger, donc je n’ai pu faire que quelques courtes siestes. Je suis arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Vigo et hier j’ai enfin pu dormir jusqu’à midi pendant que l’équipe réparait les problèmes électriques à bord. »
Nicolas Troussel a véritablement créé le trou avec tous ses poursuivants en finissant avec plus de 5 heures d’avance sur le second, Christian Bos. Penses-tu que la Solitaire est d’ores et déjà jouée ?
Nicolas Troussel a véritablement créé le trou avec tous ses poursuivants en finissant avec plus de 5 heures d’avance sur le second, Christian Bos. Penses-tu que la Solitaire est d’ores et déjà jouée ?
« C’est certain que Nicolas Troussel est très en forme depuis ces dernières années. En 2006, il a d’ailleurs gagné la Solitaire en prenant près de 8 heures d’avance dès la deuxième étape. Cette année, il recommence la même chose. Effectivement, on peut se dire qu’il est bien parti pour la remporter. Mais ce n’est pas encore fini ! On a quand même deux étapes peu évidentes qui nous attendent. Notamment la deuxième où on va arriver sur Cherbourg avec des coefficients de marée de 100 qui peuvent créer de gros écarts. Cette dernière étape, tout le monde la redoute. Maintenant, avec ses 5 heures d’avance, c’est sur que Nicolas est bien parti.»
Après cette décevante 36ème place, quels sont tes objectifs pour la suite de cette Solitaire ?
« Je suis forcément déçu de ma performance sportive sur cette étape. Je n’ai jamais réussi à être vraiment bien dans le match au niveau météo et stratégie. Maintenant, il ne faut pas oublier que le gros du paquet n’est pas très loin en terme de temps et que les deux étapes qui nous attendent sont de gros morceaux. Ce n’est donc pas fini. Mes objectifs seront de me faire plaisir en navigant. Je pense que c’est comme cela que le résultat viendra ! Et bien entendu, j’essaierai de faire du mieux possible pour que le bateau FONCIA fasse de meilleurs résultats. »
Source : Team Foncia