A environ 15h30 GMT (17h30 heure française) samedi 17 mai pendant la période de black-out de The Artemis Transat, Sébastien Josse skipper de BT a appelé son équipe à terre pour les informer que la grand-voile venait de s'écraser sur le pont.
Après avoir poussé le bateau pendant le black-out pour profiter de l'avantage de la non publication des positions, le rail de mât endommagé depuis plusieurs jours a fini par occasionner la rupture de fixation de la grand voile sur le chariot de la têtière, entraînant des problèmes cruciaux et des dommages collatéraux. Cet incident se serait passé seulement 36 heures plus tôt sur la mer plate et dans la zone sans vent que BT venait de traverser, Sébastien aurait pu procéder à une réparation relativement rapide mais la têtière et la drisse de grand-voile se trouvent à 28 mètres de hauteur et le seul moyen de les récupérer, était de monter au mât. Les prévisions météorologiques nouvellement installées dans l'Atlantique Nord rendent cette opération impossible dans une forte houle alliée à des vents de 20 à 25 nœuds de face. Monter au mât serait beaucoup trop risqué pour Sébastien et pour le bateau.
Les prévisions pour les six prochains jours, voire jusqu'à la fin de la course, annoncent des conditions encore plus extrêmes au près et malgré une accalmie de quelques heures en fin de journée ce dimanche soir, l'état de la mer restera difficile jusqu'au Gulf Stream. Et c'est l'état de la mer qui ballote le bateau dans tous les sens qui fait de l'escalade du mât un risque inacceptable à cette étape du programme.
Sébastien Josse qui était en tête de la course au moment de l'incident, a pris la difficile décision d'abandonner The Artemis Transat à mi-chemin du parcours de 2 982 milles. Sébastien va maintenant faire demi-tour et descendre plus au Sud pour essayer de trouver un endroit suffisamment calme pour monter au mât et renvoyer au moins la grand-voile pour pouvoir rentrer en solitaire en Europe dans des conditions favorables.
« Evidemment, je suis très déçu pour l'équipe, pour les gars ont tous travaillé tellement dur pour que nous soyons sur la ligne de départ. Mais naviguer très lentement jusqu'à Boston ou me dérouter pour trouver un endroit pour réparer me mettrait hors compétition. J'ai énormément appris sur BT, et tout est positif, alors je fais route vers la maison avec la certitude et la satisfaction de notre potentiel de gagne pour l'avenir. »
Source : Artemis Transat
Ellen MacArthur, membre de l’équipe BT Team Ellen, a commenté : « On partage tous la déception de Seb. C’est toujours une décision difficile d’abandonner une course. Seb et BT naviguaient brillamment, en tête de cette course très difficile, à se battre pour la première place contre les meilleurs marins en solitaire. Seb est un grand skipper, malgré cette déception, nous avons tous confiance pour le Vendée Globe, que ce soit en ce qui concerne l’homme ou la machine. »