En une journée et demie, les 10 hommes ont vécu presque toutes les conditions météorologiques qu'ils vont rencontrer au cours de leur tour du monde : du petit temps au débridé au niveau du Portugal, du vent de travers musclé au large de la pointe espagnole, du portant dans du vent medium dans le golfe de Gascogne...
Franck Cammas, skipper de Groupama 3 : « Nous sommes ce midi en train de contourner une zone de petit temps et nous sommes donc assez près du vent (75°) avec seulement 10-11 noeuds de vent. Mais cela nous permet d'avancer quand même à 20 noeuds...plus vite que le routage. Nous avons encore une vingtaine de milles à couvrir pour sortir de cette molle mais il y en a d'autres qui rodent dans le coin ! Il faut faire attention. Nous avons tout déménagé dans le bateau pour mettre les poids plutôt sur l'avant : gasoil, voiles, matériel de sécurité, nourriture... Heureusement que Groupama 3 est un multicoque qui va vite dans ces conditions-là ! Nous avons rendez-vous avec des phénomènes météo dans l'hémisphère Sud et il ne faut pas traîner en route... »
A bord de groupama 3 : Franck Cammas
Cette première journée de mer a été l'occasion de s'amariner et de reprendre ses repères sur le pont, son rythme à bord, comme l'expliquait Frédéric Le Peutrec. « Nous sommes bien rentrés en matière ! La transition terre-mer s'est bien passée et il faut maintenant s'installer dans la durée. Même si elle était anticipée depuis longtemps, la rupture est franche et il faut entrer dans la peau d'un homme qui va passer du temps en mer, même si c'est le moins possible... On a eu du vent et de la mer pendant la nuit, ce qui nous a mis un peu dans l'ambiance du Grand Sud : une bonne façon de s'amariner. Tout se met en place ; les quarts, le rythme, les repas, le rangement de ses petites affaires... Nous avons encore un peu de mal à bien dormir mais ça vient doucement »