En bouclant son tour du monde en 67 jours, 12 heures et 25 minutes, à la 3e place, le plus Vendéen des concurrents du Vendée Globe rentre dans la légende de la plus mythique des courses au large. Moins de deux ans après avoir accepté la main tendue de Paul-Henri Dubreuil, Sébastien Simon a constitué une équipe, pris en main un bateau et s’est efforcé de tout donner, toujours. Une abnégation qui s’est perçue tout au long de la course : seul à suivre Charlie Dalin dans une forte dépression de l’océan Indien, seul skipper à devoir traverser la moitié du tour du monde privé d’un foil, il a tenu la distance et s’offre le plus prestigieux podium de sa carrière. Une trajectoire exceptionnelle qui s’achève par la plus belle des émotions : Sébastien Simon vient de réaliser la 3e meilleure performance de l’histoire du Vendée Globe.
Qu’as-tu ressenti à ton arrivée ?
« L’accueil a été extraordinaire, malgré le froid glacial. Ce moment était incroyable, et j’en garderai des souvenirs impérissables. Tout est passé si vite que j’ai l’impression d’être parti hier. C’est fou comme on oublie les épreuves difficiles, et pourtant, il y en a eu. Mais je me suis battu jusqu’au bout. Ce projet, lancé il y a seulement un an et demi avec le Groupe Dubreuil, a dépassé toutes nos attentes. Leur soutien a été exceptionnel. En un an et demi, nous avons bâti une équipe remarquable. Finir le Vendée Globe était déjà un exploit, mais décrocher un podium en ayant été leader à plusieurs reprises, c’est extraordinaire. Paul-Henri Dubreuil m’a confirmé son soutien pour la prochaine édition, et je suis profondément touché par cette confiance. »
Hormis la casse de ton foil tribord, d’autres dommages ?
« Oui, j’ai aussi perdu l’ogive de quille dans le Pacifique et les lèvres de quille, ce qui peut être critique car cela met le puits de quille sous pression. Dans l’océan Indien, un de mes réservoirs de gasoil s’est vidé sur quatre de mes six sacs de nourriture. Toute ma réserve était contaminée. Heureusement, j’ai pu récupérer le carburant, mais gérer une nutrition dégradée a été un vrai défi mental. Malgré tout, c’est pour ces épreuves que je fais le Vendée Globe. Cette course a tenu toutes ses promesses et m’a rendu plus fort. Cette troisième place en est la récompense. »
On a le sentiment que tu as tout donné jusqu’au bout, même lorsque tu étais assuré de ta place. Vrai ?
« Ce qui m’anime, c’est le sport et me dépasser sans regrets. J’ai continué à pousser, même quand chaque mille comptait, près du Raz de Sein. Je n’avais plus rien à gagner, mais tout à perdre. L’isolement m’a permis de relâcher un peu la pression et de récupérer, mais jusqu’au bout, je me suis donné à fond. »
Ton record des 24 heures et celui des 65 jours sont-ils battables ?
« Bien sûr, les records sont faits pour être battus. Les bateaux progressent sans cesse, et dans quatre ans, ils iront encore plus vite. Avec une descente de l’Atlantique comme celle d’Armel Le Cléac’h, on aurait pu terminer en 58 jours ! Cependant, aller vite ne rend pas la course plus facile. Maintenir de telles vitesses est mentalement et physiquement éprouvant. À 30 nœuds, le bateau tape fort, et il faut rester concentré. Charlie (Dalin) a su gérer cela brillamment. »
SA COURSE EN CHIFFRES
Arrivée : 17/01/2025 01:27:37 FR (00:27:37 UTC)
Temps de course : 67j 12h 25min 37s
Écart au premier : 2j 17h 02min 48s
Écart au précédent : 1j 18h 15min 35s
Sur l'ortho : 23 905.63 nm / 14.75 nds
Sur le fond : 27 807.20 nm / 17.16 nds
Sources : C Gutierrez - M Honoré