Quatre jours après leur arrivée à Salvador de Bahia, les dauphins de la Transat Jacques Vabre reviennent sur leur course. La déception s'est dissipée. L'heure est à l'analyse et au debriefing technique avec leur équipe à terre et les architectes du dernier-né des Gitana pour comprendre et en tirer les enseignements. Sébastien Josse et Thomas Rouxel, deuxièmes avec Gitana 17, dressent le bilan.
Crédit : Gitana SA
Les casses
Sébastien Josse : « Les foils sont endommagés. L'équipe les a sortis du bateau dès le jour même, ce qui n'est pas évident ici car chaque pièce pèse son poids... L'objectif était de pouvoir analyser très vite les causes des délaminages quasi symétriques déplorés sur les deux appendices.
Après il est encore bien trop tôt pour savoir si c'est le foil en lui-même qui présentait un problème ou les systèmes périphériques qui ont engendré ces avaries. Mais le but n'est pas de chercher des coupables, le but est de comprendre pour améliorer et gommer ces erreurs.»
Thomas Rouxel : « Le moteur, ça été très stressant car sa panne définitive aurait pu avoir des conséquences au niveau de notre sécurité. Même si nous ne l'utilisons pas en propulsion bien sûr, ce sont les charges du moteur qui nous donnent l'énergie nécessaire à bord. Sans moteur, plus de pilote, plus d'instruments et clairement barrer un tel bateau, donc à hautes vitesses, notamment la nuit c'est mission impossible.»
Le Maxi Edmond de Rothschild
Thomas Rouxel : « Le bateau est fantastique. Il est sain, performant, rassurant dans la brise, confortable. L'équipe a fait un superbe travail. Il en reste beaucoup pour le rendre encore plus performant et fiable mais une semaine de régate comme celle-ci avec les conditions - musclées - que nous avons rencontrées nous permet un tel bond en avant dans la compréhension des systèmes, c'est énorme.»
Sébastien Josse : « C'est un bateau bien né, pas de doute là-dessus. Maintenant, il est frais et présente encore des défauts de jeunesse qu'il va falloir impérativement corriger.
La fiabilité des systèmes sera l'un de nos grands enjeux. Cette course nous a permis de répondre à de nombreuses interrogations, la phase d'apprentissage et de développement continue. Il faut bien rappeler que le Maxi Edmond de Rothschild présente un niveau de technicité très élevé. Il y a énormément de systèmes de mécanique de précision qui réclament du temps pour arriver à maturité.
Après, le bateau est physique, sollicitant, et il est clair qu'en solitaire certaines manuvres sont un vrai dossier ! Là aussi il faudra travailler et revoir notre copie, et même éventuellement réfléchir à certaines simplifications.»
Par la rédaction
Source : T.Combot Seta