Alors que Sodebo Ultim naviguait à 180 milles au sud d’Halifax (Nouvelle-Ecosse) dans des conditions de mer hachée, Thomas Coville a contacté le CCMM de Toulouse (Centre de Consultation Médicale Maritime) vers 21H30 (heure française) pour prévenir que Thierry Briend, un de ses équipiers, s’était blessé en tombant violemment. Une chute qui a entraîné un traumatisme crânien. Ce soir, après une journée sous surveillance, les nouvelles sont bonnes. "Thierry est allongé dans la bannette et il va beaucoup mieux."
Credit : JM Liot
Thierry Briend était à la barre quand il a été désarçonné par une grosse vague. Sous le choc, il a perdu conscience quelques secondes.
Le médecin de la course, Jean-Yves Chauve, est en contact permanent avec le bateau.
« La chute a entraîné un traumatisme crânien qui justifie une surveillance médicale. »
Depuis le bord, Jean-Luc Nélias, navigateur de Sodebo Ultim’, assure le relais avec l’organisation de la course, le Cross Gris-Nez, l’équipe du CCMM de Toulouse et le docteur Chauve.
Aucune évacuation n’est envisagée pour le moment.
Thomas Coville (Sodebo Ultim’) :
« Thierry est allongé sur la bannette à côté de moi. Je lui parle toutes les demi-heures et ça va. Il a un discours cohérent. On a eu une conversation assez directe avec le CCMM de Toulouse afin de savoir si on l’évacuait ou pas.
On a envisagé de se rapprocher de la terre, mais finalement la décision qui a été prise est pour l’instant de continuer notre route. Il faut faire attention quand même.
On va se rapprocher de Nantucket (à l’Est de New York) au cas où l’état de Thierry s’aggraverait et qu’il faille l’évacuer. Ensuite notre ETA dépendra de ce qu’on décide de faire. »
L’arrivée de Sodebo Ultim’ à New York est estimée le mardi 4 juillet dans l’après midi (heure française).
MAJ en soirée
Aujourd’hui à la vacation de 15h30 (heure française), Thomas Coville relate en détails la journée que l’équipage a vécu hier.
« L'histoire de Thierry nous a fait peur hier. Ce matin, il est allongé dans la bannette et il va beaucoup mieux.
On traversait un front avec des courants, la mer s’est levée et elle devenue forte et abrupte. Les conditions n'étaient pas faciles et on avait décidé de ralentir le bateau. Thierry venait de me relayer à la barre. Il y a eu une vague plus grosse que les autres qui l’a désarçonné. Il a été projeté de toute sa hauteur, et il fait quand même 1m80. Il a heurté un winch, puis un deuxième placé au centre du cockpit pour régler le chariot de grand-voile et il a perdu connaissance. Ça a été un moment fort en émotion de le voir ainsi, ce n'est pas un garçon qui a l'habitude de se plaindre.
On l’a installé à l’intérieur en respectant les procédures apprises à l’entraînement. Heureusement, il a rapidement repris connaissance, il n’était pas cohérent, avec des pertes de mémoire et il reposait les mêmes questions.
S’il ne se souvient plus des circonstances de sa chute, il va bien aujourd’hui et tout est opérationnel chez lui. Il a un hématome derrière la tête et il ne souffre à aucun autre endroit. Il reste allongé dans la bannette avec une minerve. Il a déjà repris des forces.
C'était une situation impressionnante, il fallait rester autour de lui. Nous nous relayons pour lui parler en permanence et nous avons un point toutes les 4 heures avec les médecins.
Chacun a pris son rôle. On a été assisté par le CROSS Gris Nez, le CCMM (Centre de Consultation Médicale Maritime) de Toulouse, le MRCC de Boston (Maritime Rescue Coordination Centre), par les coast guards américains et par le Docteur Chauve, médecin de la course, qui collaboraient tous ensemble. La procédure médicale de surveillance s’est immédiatement mise en place.
Il a été question d’hélitreuillage ou d’une évacuation vers Nantucket. Aujourd’hui, il n’en est plus question car Thierry va mieux, on va aller jusqu’à New York tous ensemble, tous les six et en course. »
Par la rédaction
Sources : Frette Communication - Wellcom Link