Morgan Lagravière va s’attaquer aux mers du Sud. Cinquième, le bizuth est actuellement le plus rapide de la flotte dans des conditions très ventées qui devraient durer encore quelques jours. Un très bon début de Vendée Globe pour le skipper du foiler Safran qui montre qu'il faut compter avec lui. Un jeune marin qui ne se laisse pas impressionner par sa machine ni par ses adversaires capés et expérimentés. Et comme eux, il doit faire face à des conditions très physiques et éprouvantes. "La limite ? On ne sait pas où elle est."
Credit : JM Liot/DPPI/VG
"C’est usant, c’est violent"
Les conditions depuis 48 heures sont dynamiques et ne laissent aucun répit aux sept leaders, comme Morgan Lagravière l’expliquait à son équipe ce matin : « On a eu presque 40 nœuds de vent cette nuit et jusqu’au Cap de Bonne Espérance, on devrait conserver entre 20 et 25 nœuds. C’est usant. C’est violent. Tu ne peux pas faire un pas sans t’accrocher sinon tu te fais mal ». Une pause dans ce rythme effréné n’est pas attendue avant le Cap de Bonne Espérance, en fin de semaine.
"On flirte avec la limite"
Dans ces conditions, le skipper de Safran, qui est le bateau plus rapide au classement de 15 heures (22,2 nœuds), doit sans cesse revenir sur ses compromis pour ne pas se laisser distancer : « Dès que tu lèves le pied tu te fais reprendre. On ne se fait pas de cadeau : tu fais une sieste ou tu bricoles un peu, tu paies cash. Et je ne peux pas être indéfiniment conservateur.
La limite ? On ne sait pas où elle est. J’ai tendance à dire qu’on flirte avec elle. On a des bateaux hyper puissants et on a parfois beaucoup de mal à contrôler cette puissance. Les efforts sur les structures sont significatifs. Les données des architectes ne sont pas des valeurs absolues, il faut faire un mix entre notre ressenti à bord et ces données. C’est un sacré dossier à gérer. Il est temps que ça ralentisse un peu. »
L'entrée dans les mers du Sud
Les mers du Sud, une véritable aventure commence pour le premier bizuth : « L’entrée dans le Sud suscite des interrogations et des zones d’ombre car je ne suis jamais allé dans ces endroits. Mais l’expérience accumulée sur toute la descente de l’Atlantique me rassure, autant sur mon bateau, que sur mes capacités à le maitriser. J’arrive donc plus rassuré dans ces zones là et c’est la notion de compétition qui reprend le dessus. Bien sûr il faut conserver de l’humilité, le schéma météo n’est pas très clair. On peut se retrouver dans des situations parfois dangereuses à gérer. »
À 18H00
1 Alex THOMSON HUGO BOSS
2 Armel LE CLÉAC’H BANQUE POPULAIRE VIII à 86.65 nm
3 Sébastien JOSSE EDMOND DE ROTHSCHILD à 89.61 nm
4 Vincent RIOU PRB à 157.39 nm
5 Morgan LAGRAVIÈRE SAFRAN à 182.04 nm
Par la rédaction
Source : Mille et Une Vagues