Neuf petites heures de trop. Thomas Coville a passé la ligne d'arrivée de The Transat bakerly à 10h 2mn 2sec (HF) après 8 jours 18 heures 32 minutes et 2 secondes entre Plymouth et New York. Le skipper de l'Ultim' Sodebo prend la seconde place de The Transat bakerly au terme d'un magnifique duel qui a sacré François Gabart hier soir.
Crédit : M Lloyd
La nuit aura été tendue et c’est dans les petits airs capricieux que Sodebo Ultim’ passe la ligne en pleine nuit new yorkaise à 4h 02min 2sec locales (10h 2min 2sec heure française). Le skipper et Sodebo Ultim' ont parcouru 4656 milles à une vitesse moyenne de 22,11 noeuds (40km/h) et achèvent cette transatlantique à la seconde place, 9 heures 37 minutes et 23 secondes après le vainqueur François Gabart.
Après la Jacques Vabre, François (Gabart) a réédité
"On a rêvé de bagarre comme celle-là en multicoque, et bien ça y est ! Je félicite ce grand vainqueur, ce très grand vainqueur qui nous avait déjà battu lors de la Transat Jacques Vabre en double. Sur un schéma météo qui n’était pas celui que nous attendions et qui ressemblait à la Transat Jacques Vabre, François (Gabart) a réédité : il a su avoir la maîtrise tout de suite en solitaire…"
Un marin déçu par cette deuxième place
"Je suis évidemment déçu parce que j’avais envie de gagner, mais je ne suis pas déçu de la bagarre, de ce que j’ai mis comme énergie et comme accomplissement dans ce que j’ai fait. Je ne suis pas déçu de la trajectoire que nous avons suivie avec Jean-Luc Nélias et Sam Davies (routeurs à terre). Je peux juste regretter que Sodebo soit un bateau un peu plus lourd, un peu plus puissant que Macif : The Transat bakerly était sensée être une course de près, contre les vents dominants ! Et cette année, il a fallu faire une route Sud…"
On n’a pas beaucoup dormi : ce ne sont pas des bateaux reposants ! Mais je ne suis pas fracassé et je suis assez content de mon état physique à l’arrivée. Ce qui ne veut pas dire que je ne me suis pas donné… Notre trajectoire a imposé plus de manœuvres que sur Macif et Jean-Luc (Nélias) est très exigeant : il m’a poussé dans mes derniers retranchements physiques et j’adore ça !"
Retour sur la course
"C’était assez atypique dès le départ et l’image qui me revient, c’est le passage du cap Finisterre à l’intérieur du DST : il y avait 35 nœuds de vent avec une grosse mer et il a fallu empanner… Macif avait déjà douze milles d’avance à Ouessant et il fallait bien tenter un coup pour le rattraper ! Et on a recollé. Mais quelles images, c’était irréel !
Au départ de Plymouth, on ne connaissait pas ce qui allait arriver sur la fin de parcours et c’est ça qui est intéressant sur cette transat anglaise. New-York est une zone de cyclogenèse et on peut avoir du petit temps comme cela nous est arrivé ou de la baston terrible comme cela pourrait arriver à Loïck Peyron…"
"Ce n’étaient pas mes conditions pour gagner The Transat bakerly !"
"Ce qui a manqué à Sodebo, c’est la réactivité dans les phases de transition, la vitesse dans les petits airs et les vents medium sur mer plate. En dessous de 15 nœuds, la masse de Sodebo est supérieure de près de deux tonnes ! Mais dans la brise, c’est équilibré voire à mon avantage quand il y a de la mer formée. Ce n’étaient pas mes conditions pour The Transat bakerly !"
Images : M Lloyd
par la rédaction
Sources : Sodebo et The Transat