Première course et première victoire pour le trimaran MACIF ! Un succès magnifique sur la Transat Jacques Vabre pour le jeune skipper François Gabart associé à Pascal Bidegorry. A l’arrivée au Brésil, l’un comme l’autre se sont confiés. Bonheur d’avoir partagé des moments très forts, bateau "extraordinaire", ITW.
Crédit : JM Liot
François, quel sentiment vous procure cette victoire ?
François Gabart : « C’est génial ! C’est une impression formidable, parce que c’est la première course du trimaran et sa première victoire, on ne pouvait pas rêver mieux ! Ce bateau est extraordinaire, je l’aime déjà ! Et le fait de partager cette victoire avec Pascal est un moment fort, ce n’est que du bonheur ! »
Et vous Pascal ?
Pascal Bidégorry : « François a un nouveau jouet exceptionnel, dont nous n’avons pas encore tiré la quintessence, il y a plein de choses à apprendre, nous avons découvert des choses tous les jours. C’est toujours super de gagner une Transat Jacques Vabre, c’est un parcours magnifique, et une victoire que l’on partage à deux. C’est sympa de gagner à nouveau dix ans après ma première ! »
Avez-vous rencontré des problèmes techniques ?
François Gabart : « Pas beaucoup, ce qui est assez exceptionnel pour un bateau neuf. Là-dessus, je ne peux que remercier l’équipe : nous travaillons depuis deux ans pour mettre au point ce bateau, et seulement deux mois après sa mise à l’eau, nous prenons le départ d’une course que nous arrivons à gagner !
Bravo à l’équipe qui a bossé, tant au niveau de la conception, que de la construction et de la mise au point. Avec Pascal, nous n’avons fait que la fin du boulot.
Nous avons quand même eu des petits problèmes : l’électronique après le Cap Finisterre ; et récemment, deux jours avant l’arrivée, nous avons découvert que de l’eau était rentrée à l’arrière du bateau. Une zone de trois mètres s’était remplie d’eau par le tube du safran central, soit 5000 ou 6000 litres. Comme derrière, il y a un peu d’électronique, notamment les pilotes automatiques, ils n’ont pas trop aimé ! Nous avons réussi à vider, mais nous n’avions plus de pilotes. Ce souci nous a un peu mis dans le rouge. »
Quelle image garderez-vous de cette transat ?
Pascal Bidegorry : « L’image du passage de Guernesey, lorsque nous avons pris une grosse patate au reaching à 125 degrés du vent, le bateau est monté à 40 nœuds, c’était impressionnant ! Sinon, une autre image, d’ordinateur cette fois, quand on « jibe » (empanne) à l’intérieur de nos amis de Sodebo, juste avant le Cap Vert : c’est un moment déterminant dans la course.
Avant cela, nous avons très bien navigué, alors que nous n’avions pas le foil puisque nous étions tribord amure (le trimaran n’avait qu’un seul foil, sur le flotteur tribord, ndlr), nous avons trouvé les bons réglages, nous avons réussi à faire les bons décalages et à être opportunistes.
Après, notre décalage en sortie du Pot-au-noir dans l’est, c’était du pur bonheur ! Nous étions au reaching à 30 nœuds alors que Sodebo était au près. Avec les petits soucis que nous avons eus à la fin, cela aurait été compliqué pour nous s’il n’avait pas été loin. Les 48 dernières heures n’ont pas été simples, entre l’eau qui est rentrée et le gennaker qui est tombé sur le pont à 0,8 mille de l’arrivée ! Quelque part, il faut aussi un peu de réussite. Ce qui est super, c’est que le bateau est bien né et super sain, la structure est très bonne. »
Et les hommes, dans quel état terminent-ils ?
François Gabart : « Nous commençons à fatiguer un peu, nous avons beaucoup tourné les manivelles. Avec les deux derniers jours que nous avons vécus, c’est bien d’arriver maintenant, il ne fallait pas que ça dure plus longtemps ! Mais globalement, nous sommes parvenus à bien gérer les bonshommes. »
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http://www.scanvoile.com/2015/11/ultime-victoire-apres-la-route-du-rhum.html#.Vj3rBrcvfIUPar la rédaction
Source : S.André