Dimanche 2 novembre à Saint-Malo, Francis Joyon prendra le départ de sa sixième Route du Rhum. Le skipper du maxi trimaran IDEC SPORT soigne son bateau à La Trinité et appréhende le rendez-vous sans complexe, malgré un plateau particulièrement relevé dans la catégorie des Ultimes.
Credit : E.Allaire
Pas de grandes optimisations
« Pour la Route du Rhum, je recherche la performance à l’extrême ». À la Trinité, Francis Joyon passe une bonne partie de ses journées à bricoler. Avec un objectif en tête : optimiser encore et toujours son maxi trimaran IDEC SPORT. « Je n’ai pas encore tout validé sur le bateau. Il y a toujours du poids à gagner, des imperfections à gommer et des petites choses à modifier. Le bateau a tout de même parcouru 200 000 milles depuis sa mise à l’eau en 2007. » Contrairement à la dernière édition pour laquelle Francis avait installé des foils, le skipper n’a cette fois pas prévu de grandes optimisations.
"Disposer d’un bateau simple est à mes yeux un atout"
Francis Joyon : « J’ai été tenté par l’installation d’un mât basculant mais j’ai renoncé car cela aurait engendré trop de poids pour un gain en performance limité. Disposer d’un bateau simple est à mes yeux un atout. Je n’ai rencontré que très peu d’avaries en sept ans et eu à déplorer un seul abandon lors du Record de l’Atlantique nord en 2011. » Pour se mettre dans le rythme, c’est en solitaire qu’il effectuera le convoyage depuis la Trinité-sur-Mer. Les bateaux engagés dans le Rhum devront être présents au plus tard le vendredi 24 octobre à Saint-Malo. « J’irai au dernier moment si la météo le permet. C’est toujours plus pratique de préparer le bateau à son port d’attache », précise Francis Joyon.
Francis Joyon, forcément favori
Pour sa sixième participation à la Route du Rhum, Francis Joyon fera face à une concurrence redoutable dans la catégorie des Ultimes. Loïck Peyron, Thomas Coville, Lionel Lemonchois, Yann Guichard, Sidney Gavignet, Sébastien Josse et Yann Eliès seront eux aussi présents, et aucun ne viendra pour faire de la figuration. « Il y a deux groupes. Celui des bateaux puissants (Spindrift 2, Banque Populaire VII et Sodebo Ultim’) et celui des bateaux plus véloces (les trois MOD70 et Prince de Bretagne). Je me situe entre ces deux groupes. J’espère que ce sera un bon compromis », indique le skipper.
Des conditions plus compliquées
« Chaque bateau a des conditions météo qui lui sont favorables, d’autres qui sont quasi éliminatoires. Par exemple, si la course se résume à un grand bord de portant de la sortie de la Manche à Pointe-à-Pitre, ce sera fini pour moi. Spindrift 2, Populaire VII et Sodebo Ultim’ vont beaucoup plus vite. Il faudrait des conditions plus compliquées pour pimenter le sujet. Je tirerai mon épingle du jeu dans des conditions variables car je peux adapter ma voilure rapidement. Et IDEC SPORT a été conçu pour les records donc, a priori, pour naviguer dans des vents relativement forts au portant. Ce sont les conditions dans lesquelles il s'exprime bien. »
Quoi qu’il en soit, à un mois du départ, il serait incongru de ne pas classer le détenteur du record absolu du tour du monde en solitaire dans la catégorie des favoris. « J’ai terminé la course trois fois avec toujours une logique de progression : 10e en 1990, 6e en 1998 et 2e en 2010. Cela me ferait bien plaisir de poursuivre cette belle dynamique ! »
Par la rédaction
Source : Idec