Suite à la publication du protocole par le Defender de la 35ème America's Cup, les membres de Team France réagissent. On fait le point avec Franck Cammas et Michel Desjoyeaux.
Credit : Nautic 2013 / AFP/ Raoul DOBREMEL
La date du 8 août pour le règlement des premiers droits d’inscription (1.075.000 US$) vous convient-elle et aurez-vous les moyens de payer ?
Louis Noël Viviès (Stratégie et Communication) :
« Le protocole précise que les coûts de l'organisation sportive de la prochaine America' Cup devront être supportés à part égale par l'ensemble des concurrents. Ces droits d'inscription, qui peuvent paraître élevés, sont aussi destinés à avoir un arbitrage et une organisation sportive indépendants du Defender. Cela a un coût, mais il faut le mettre en perspective puisqu'il ne représente que 3% du budget global d'une campagne. Si Team France se lance à l'attaque de la 35ème AC, c'est avec des moyens cohérents avec ses ambitions et ce premier versement est donc incontournable ! »
Sportivement, que pensez-vous des quatre échelons de sélection : (pour rappel : 1. America’s Cup World Series en AC 45, 2. America’s Cup Qualifier (2 round robin), 3. America’s Cup Challenger Playoffs, 4. America’s Cup avec 1 point d’avance pour le challenger si il est aussi le vainqueur des America’s Cup Qualifier)
Franck Cammas :
« Les sélections vont commencer très tôt (dès l’année prochaine, en AC45) et déjà on sera dans le vif de la compétition avec des points à gagner ! C’est plutôt positif d’être dans l‘obligation de se mesurer régulièrement avec les autres team de l’America’s Cup et donc acquérir de l’expérience et progresser lors des ces régates de très haut niveau.
Cela permettra aussi de sélectionner et de former un équipage performant pour Team France qui œuvrera ensuite sur l’AC62. On a besoin pour cela de mettre les équipiers sous pression très tôt et donc cela va nous permettre d’arriver préparé pour les régates finales sur le grand catamaran, régates qui demeurent l’objectif ultime et important de cette aventure»
Technologiquement, le droit qu’à le Defender de construire deux bateaux contre 1 aux Challengers constitue t’il un avantage considérable ?
Michel Desjoyeaux :
« Dans l’histoire de la Coupe, le Defender, qui fixe bon nombre de règles, a pour principal objectif de conserver son titre. Beaucoup de choses dans l’America’s Cup sont basées sur ce principe. Contrairement aux challengers, il navigue seul et n’a donc pas l’opportunité de tester son bateau face à des concurrents. Il est donc assez logique qu’il s’octroie le droit de construire deux bateaux contre un par challenger. Cela s’est déjà fait dans le passé. »
Est-il gênant de ne pas connaître qu’en février 2015 le lieu des différentes villes accueillant les sélections et l’America’s Cup ? Est-ce là encore une manœuvre du Defender pour tirer un avantage ?
Michel Desjoyeaux :
« Le projet de jauge dont nous disposons est très contraignant et la marge de manœuvre des designers est millimétrée. Le choix du plan d’eau ne devrait pas beaucoup influer sur la performance des bateaux. D’autant plus que selon les bruits qui circulent, on devrait naviguer sur une mer plutôt plate. Il faut aussi se mettre à la place du Defender qui organise ces régates. C’est un énorme travail qui demande du temps. »
Par la rédaction
Source : Team France