A voir l'âge et le palmarès de Morgan Lagravière, on pourrait qualifier le jeune homme de pressé...le qualificatif rapide convient pourtant beaucoup mieux à ce fin barreur issu de la filière olympique. Le skipper de bientôt 27 ans sera à la barre d'un IMOCA 60 flambant neuf au départ du prochain Vendée Globe, en 2016. S'il est conscient d'avoir grillé quelques étapes, il veille avec rigueur à « mettre les choses dans le bon ordre ».
Credit : M.Lloyd/DPPI/Safran
Né à la Réunion, Morgan se tourne naturellement vers la mer. La voile est une affaire de famille et l'apprentissage débute sur un mode très classique. « J'ai découvert la voile à l'île de la Réunion. C'est là que je suis né il y a 26 ans et en fait, assez tôt, j'ai mis les pieds sur un optimist. C'était vraiment une dynamique familiale chez moi car mon père faisait du bateau. Nous utilisions le voilier familial pour aller à l'île Maurice à côté, pour des traversées qui étaient déjà assez toniques puisque l'Océan Indien brasse bien comme il faut dans ces endroits-là. C'était un peu un avant-goût de ce qui m'attendait pour la suite et c'est vrai qu'assez rapidement, j'ai été très séduit par la compétition... »
49er puis Figaro
«Les choses se sont bien goupillées pour moi. Il y a eu mon entrée en équipe de France de 49er en 2005. Cela a duré 6 ans. De très belles années qui, finalement, se sont terminées par ma découverte de la course au large sur le circuit Figaro».
Choisi parmi 50 prétendants pour défendre les couleurs du département de la Vendée sur un circuit d'une incroyable exigence, le jeune skipper fait tout de suite des étincelles. 8ème et premier bizuth de la Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire lors de sa première participation en 2011, il termine second du classement général l'année suivante et empoche le titre très convoité de champion de France de course au large.
L'année suivante, en 2013, Morgan parvient encore à se hisser sur la troisième marche du podium de la Solitaire. Ces très bons résultats lui ouvrent les portes de la prestigieuse classe IMOCA. Le groupe Safran veut en faire son skipper pour le Vendée Globe 2016.
2014 en apprentissage
Là encore, les choses vont vite pour le jeune skipper, mais Morgan veille à ne pas se laisser griser par l'ampleur du projet. « Mon objectif pour 2014 est avant tout l’apprentissage. C'est vraiment tout nouveau comme projet pour moi. C'est la découverte d'une nouvelle classe que je ne connaissais pas. Mon objectif est vraiment de prendre de l'expérience, de découvrir le support, le format de course, les équipes...
Cela va faire pas mal de découvertes dans tous les sens. En tout cas, en ce qui me concerne, le projet a vraiment été conçu pour pouvoir me permettre de faire ma préparation dans le bon ordre avec des compétences autour de moi, au travers de Marc Guillemot, de son équipe, et de l'expérience du groupe Safran. Ce sont autant d'éléments qui vont me permettre d'accélérer l'apprentissage et de pouvoir griller quelques étapes ».
2016 en compétiteur
Et pour prendre le départ de ce tour du monde mythique, Morgan Lagravière s'est vu confier la barre d'un bateau, actuellement en construction. « Concernant 2016, ce sera plus un objectif sportif. Il y aura d'abord la naissance du nouveau bateau dès 2015, ensuite ce sera son développement et son optimisation. Pour 2016, il s'agira d'affiner la préparation technique et sportive en vue du Vendée Globe. Ce sera une année beaucoup plus axée sur la performance. J'aurai alors quitté mon rôle de découvreur pour reprendre ma casquette de technicien et de compétiteur pour arriver le plus performant possible au départ du Vendée Globe».
Par la rédaction
Source : A.Robin
