Superbe victoire pour Vincent Riou et Jean Le Cam ! Les deux hommes ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre à 13h 41min 47s (heure française) à Itajaí. Malgré une rapide escale technique à Madère, Riou et Le Cam inscrivent donc pour la première fois leur nom au palmarès cette Transat ! Temps de course : 17j 00h 41min 47s. "Nous avons allumé. Les périodes de repos ont été rares !". Les marins racontent.
Credit : JM Liot
Derrière, rien n’est encore joué pour la deuxième place entre Marc Guillemot/Pascal Bidégorry et Jérémie Beyou/Christopher Pratt ! Les deux bateaux sont attendus vers 15h sur la ligne d’arrivée.
« Nous avons allumé ! C’était usant, les périodes de repos ont été rares. Ça ressemblait un peu à ce qu’on peut vivre habituellement en multicoque. Avec Jean, nous avons tous les deux eu pas mal de déboires dans la Transat Jacques Vabre. Nous sommes heureux de l’emporter cette fois !
« Quand on a cassé le safran et qu’on a regardé la carto on s’est dit qu’il y avait un coup à jouer en s’arrêtant à Madère. Il y avait trois jours avant d’arriver à destination : juste le temps de faire descendre un nouveau safran. Avec les transits d’avions c’était chaud ! Heureusement, les dégâts constatés n’allaient pas plus loin que la pelle de safran donc on n’a eu qu’à la renfiler et à repartir.
« J’ai le sentiment d’avoir fait un bon boulot, parce que au-delà de la réussite qu’on a eu, comme la rapidité avec laquelle on a pu changer notre safran, je trouve qu’on a bien navigué du début à la fin de la course. On a fait peu d’erreur, on avait un bateau avec un potentiel qui était ce qui l’était, qui était plutôt bon, mais pas toujours le meilleur. J’avoue que j’ai fait une grosse boulette au démarrage dans le Golfe de Gascogne, en dehors de ça, on a fait un belle course, on n’a jamais raté une manœuvre, on a toujours été présent à la barre quand il fallait allumer, on a toujours fait de belles trajectoires.
« Dans une vie ou une carrière de marin, il faut de la réussite. Il ne faut pas se poser trop de questions, il faut profiter du temps présent. Le lien avec Jean, il s’est créé avant le sauvetage de 2009, au fur et à mesure, le lien est profond, mais ce n’est pas ça, on aurait pu courir ensemble sans ça. Je souhaite à Jean qu’on soit concurrents, il mérite, ça serait plus sympa. Si on pouvait partir chacun avec un jeune qui n’a pas eu la chance de faire une transat en 60 pieds, ça serait le meilleur truc pourrait arriver à nous et à la voile !
"Il y a une chose dans la voile qui est très particulière. Quand j’ai commencé à faire de la voile, j’avais alors 14 ou 15 ans, j’achetais des revues où il y avait les champions. Il se trouve que 10 ou 15 ans après, j’ai navigué avec eux et encore après, contre eux. La durée de vie du navigateur est telle que contrairement à tous les autres sports, tu peux te retrouver face à tes idoles. Et puis après, pourquoi pas, les battre ! »
Jean Le Cam, co-skipper de PRB
« C’était ma septième participation donc voilà, une sur sept ! La dernière fois c’était avec Yves (Le Blevec) sur le Multi 50 Actual, nous avions terminé à Cherbourg.
« C’était une course de bourrins, nous étions dans l’eau, du début à la fin.
« Des vitesses en-dessous de 15 nœuds, il n’y en a pas eu beaucoup. On a tiré sur les bateaux, ça été du début à la fin une course où on a tiré sur les bateaux. On n’a jamais eu de conditions relax au vent arrière, c’était tout le temps reaching à fond. Quand les safrans ne tiennent pas faut pas se demander pourquoi ! Il y a deux safrans qui ne sont pas arrivés à Itajaí, alors que sur un tour du monde ils ont tenus. »
Leur vitesse moyenne sur le parcours théorique de 5 450 milles depuis Le Havre a été de 13,21 nœuds. Ils ont parcouru 5771 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 14,12 nœuds.
Source : Transat Jacques Vabre
