Mini Transat / Ils prennent leur mal en patience, bloqués à Douarnenez. Les marins racontent.

Cela fait maintenant plus d'une semaine que la flotte des Minis patiente au pied des quais du Port Rhu. Dans l’ensemble, les coureurs font contre mauvaise fortune bon cœur face à cette situation météorologique exceptionnelle. Rencontre avec quatre marins qui nous racontent leur quotidien et prennent leur mal en patience.






Jean-Baptiste Lemaire (607 Œuvre du Marin Breton)
« En attendant, je suis retourné travailler à Vannes vendredi et samedi matin. C’était histoire de patienter un peu, mais au final, je ne suis pas certain que ce soit une excellente idée. On s’était organisé pour que je sois en disponibilité le temps de la Mini Transat en embauchant une personne pour me remplacer. Le fait de retourner travailler est plutôt déstabilisant. L’attente ? On n’a pas le droit de commencer à se dire que c’est trop long. Si tu commences à rentrer dans cette logique, c’est le meilleur moyen de faire des bêtises. Donc, il faut savoir s’armer de patience…»

Robert Rosen Jacobson (602 Postillion Hotel)
« Là, je nettoie le bateau, je vérifie le mât, je m’assure que les connexions radios fonctionnent bien. Quand j’ai fini, je nettoie à nouveau le bateau, je vérifie le mât… (rires) Habitant aux Pays-Bas, je n’ai pas d’autre choix que de rester ici. C’est long, mais la direction de course a entièrement raison. Denis(NDLR : Hugues, le directeur de course) sait qu’il faut une fenêtre météo de trois jours, pas moins. Il ne prendra pas le risque de jouer avec le feu. Quoi qu’il advienne, ça ne va pas empêcher mon partenaire de venir me rejoindre tant à Lanzarote qu’en Guadeloupe. On patiente, c’est la seule chose qu’il est raisonnable de faire.»

Charles Boulenger (435 Foksamouille)
« Ce week-end, je suis parti me balader : Finistère nord puis un petit tour à Nantes. En fait je me prépare lentement. Là où je pourrais mettre deux heures pour faire quelque chose, ça me prend deux jours. L’attente, on ne la vit pas trop mal, ça permet d’avoir un bateau fin prêt, c’est la première course où je vais avoir entré tous mes waypoints avant de partir. Malgré tout, j’ai hâte d’être en mer… j’étais aussi venu sur cette Mini Transat avec l’objectif de me vider la tête un bon coup, jusque là c’est raté. A terre, quand tu attends, c’est le meilleur moyen de gamberger. »

Joël Miro Garcia (835 Dame Argo)
« Je tourne en rond, je ne sais pas trop quoi faire. Le bateau est fin prêt. En attendant, je bouquine, je mange bien. Je partage un appartement avec Jérôme Lecuna, on fait des concours de cuisine. En même temps, même si j’ai envie de partir, ce n’est pas trop un problème de rester ici. De toutes les façons, sinon, c’est à Lanzarote qu’on aurait dû passer trois semaines. Donc, ça ne change pas grand-chose. »



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Source : Mini Transat