Vendée Globe / Collision avec un OFNI pour Bernard Stamm, hydrogénérateur arraché [#VG2012]

Vers 3H30 (HF) cette nuit, Bernard Stamm, a informé son équipe à terre d'une collision avec un objet flottant non identifié. Celui-ci a arraché son hydrogénérateur babord. Le second est également hors d'usage et ne charge plus.


Du fait de problèmes d'énergie préalables, le bateau ne dispose plus de réserves de carburant. Bernard a donc signifié à son équipe à terre qu'il coupait l'ensemble des sources de consommation d'énergie pour préserver ce qu'il lui reste pour l'usage de son pilote automatique. Depuis le Team Cheminées Poujoulat n'a plus de contact avec le bateau. Le skipper a précisé qu'il rappellerait dans la journée.

Il se situait à 1060 miles du Cap Horn à 07H30 heure française. Nous regardons dès à présent les solutions d'arrêt dans un abri ou les possibilités de récupérer du carburant soient envisagées car la sécurité du bateau est engagée. Les abris sont, a priori, situés après le passage du Cap Horn. Les conditions météos actuelles sont “musclées”; le vent est instable, la mer difficile et le froid constant. Un champ de glaces est également annoncé.

Régis Rassouli, chef de projet Poujoulat
"Bernard nous a informés cette nuit de la collision, nous indiquant qu'il allait devoir tout couper pour préserver l'énergie dont il dispose encore pour son pilote automatique. A bord, il a peu ou plus d'énergie. On est surtout inquiet car, en plus des conditions météo, on nous annonce des glaces et il était encore à 1000 milles du Cap Horn ce matin. Ne plus pouvoir communiquer avec le bateau rend les choses encore plus difficiles. A terre, on travaille sur de nombreuses hypothèses, comme trouver un abri et récupérer du carburant. On travaille aussi sur la météo car, à priori, Bernard ne pourra plus récupérer les fichiers. On ne connait pas non plus ses réserves d'eau (NDLR : fabriquée à partir des hydrogénérateurs.) La sécurité du bateau est engagé, c'est très clair."

Gérard Petitpas :
"Bernard est un grand marin avec une grande expérience. Je ne me fais pas trop de soucis. Il y a une quinzaine d'années, on avait beaucoup moins de moyens à bord et on arrivait au bout. En revanche, Bernard est vraiment marqué. Mais le seul souci pour moi, c'est la météo en arrivant au Horn. Manoeuvrer quand on est fatigué, sans moyen de propulsion, et naviguer à la voile dans les iles pour arriver à Ushuaia, ce n'est pas simple"



Pour mémoire l'énergie à bord c'est notamment:
• Le pilote automatique , indispensable pour un Solitaire
• La production d'eau via un dessalinisateur (l'équipe ignore le stock dont il dispose)
• la réception de données météos (les conditions actuelles sont mauvaises) et de glaces (présentes dans la zone)
• la centrale de navigation qui donne notamment : les données de vent (orientation et force), celle du bateau (vitesse, cap et position), la cartographie
• les feux de positions
• l'AIS, qui permet de repérer le traffic maritime
• le radar
• Mouvement de quille
• VHF
• les télécoms qui permettent d'être en lien avec la terre
• le mini lab

Source : Poujoulat / ScanVoile