Vendée Globe / Groupe Bel heurté par un chalutier, Kito va bien (ITW et video)

Kito de Pavant, skipper du bateau Groupe Bel engagé dans le Vendée Globe, tour du monde à la voile en Solitaire, a contacté son équipe à terre ce matin à 10H15 heure française pour l’informer qu’il avait été percuté par un chalutier à 10H00 heure de Paris. Les dégâts sont importants : bout-dehors arraché et outrigger babord cassé, le pont est soulevé sur 2 mètres. Kito n’est pas en danger. Il a sécurisé le mât et fait route en direction de Cascais à la voile sous grand voile 2 ris à une vitesse de 9 noeuds.




Selon la direction de course sa position au moment du choc était par 39°56 Nord et 9°56 Ouest, à environ 70 milles au nord de Cascais (Portugal). Il était 10 milles nautique derrière SynerCiel (Jean Le cam) et 25milles à l’est de Gamesa (Mike Golding).

Il évolue actuellement dans 20 nœuds de vent de Nord Ouest avec une houle de Nord Ouest de 2,5 mètres de haut. Il semble selon le skipper que le chalutier n’avait pas actionné son AIS, le système qui permet d’être repéré en permanence en mer.

« La probabilité pour entrer en collision avec un bateau, elle est super rare. Toute la nuit, on a croisé beaucoup de bateaux, des cargos. Notre système AIS marche super bien quand les bateaux sont à 10 milles, l’alarme sonne, donc, ça me permet de gérer, de changer la route du bateau en cas de risque de collision.
Le problème, c‘est que ceux qui ne sont pas équipés du système, on ne les détecte pas. Et c’est un piège parce qu’on n’a pas moyen de les voir. Je suis allé me coucher au mauvais moment. Et même si j’avais été debout, à l’heure où on regarde la météo par exemple, où on est sur l’écran, je ne l’aurai pas vu. Il suffit de 5 minutes.
Il n’y a pas eu d’appel à la VHF. Je pense que sur le chalutier, ils n’étaient pas en veille non plus, ils devaient travailler ou dormir. Quand il y a eu le choc, je me suis réveillé en sursaut. J’ai entendu les mecs gueuler mais c’était trop tard. J’ai bondi sur le pont, fait ce qu’il fallait pour que le mât ne tombe pas. On a sauvé au moins ça, mais bon, ça ne sert pas à grand chose.
Je n’ai pas de colère contre les pêcheurs mais contre moi, parce que ce truc là n’aurait pas dû arriver. On ne pouvait pas le prévoir, mais je m’en veux de m’être couché au mauvais moment. Ce risque de collision existe toujours en solo, avec les cargos, les pêcheurs. Ça peut arriver au Portugal, au Sénégal, au large du Cap Vert ou du Brésil. Partout.
Le bateau est très abîmé. Toute cette énergie qu’on dépense depuis des années et des mois pour préparer tout ça, c’est terrible. Il n’y a plus de bout dehors, il y a un trou à l’avant de la coque, mais le bateau est en sécurité, y’a pas de problème. J’ai sécurisé le mât.
Il y a 17/18 nœuds de vent, je suis sur la route directe vers Cascais. J’arriverai en fin de soirée au Portugal. Après, on réfléchira pour savoir ce qu’on fait. Encore une fois, quitter le Vendée Globe après deux jours de course… c’est même pas possible, même pas possible.»

Source : Groupe Bel et Vendee Globe