Loïck Peyron a expliqué lors d'une vacation spéciale à 17h00, le démâtage de son monocoque Gitana Eighty trois heures plus tôt ce mercredi, soit 31 jours après le départ du Vendée Globe. En tête, Jean-Pierre Dick a repris les commandes de la course, brièvement menée par Sébastien Josse…
Troisième ce mercredi midi à une quinzaine de milles du leader, Loïck Peyron (Gitana Eighty) a signalé à la Direction de Course qu’il avait démâté vers 14h00 (heure française). Le solitaire naviguait alors sous un ris dans la grand voile et foc solent, poussé par une trentaine de nœuds de vent, et se trouvait à l’intérieur de son habitacle quand il a constaté que le mât s’était cassé. Le skipper n’a donc pas été touché et est donc en parfaite santé. La cause de cette avarie n’est pas encore connue, mais le Baulois indiquait qu’il avait conservé sa bôme et réfléchissait à une destination sous gréement de fortune.
Loïck Peyron (Gitana Eighty) en vacation spéciale à 17h00 :
« Il y avait 30 nœuds de vent et Gitana Eighty était sous un ris dans la grand voile et le Solent à l’avant. Je ne sais pas ce qui s’est passé : j’étais à l’intérieur et, clac, un grand bruit ! J’ai compris que c’était le mât. Je suis sorti et j’ai vu qu’il était cassé en plusieurs morceaux : il restait la bôme et les voiles étaient à l’eau. Il m’a fallu une bonne heure pour faire le ménage et surtout larguer le mât qui tossait sur la coque. Il y avait des morceaux de carbone partout. Mais il n’y a pas de problème sur la coque pour continuer à naviguer.
Il était impossible de récupérer plus de matériel : j’ai dû couper le gréement. Il me reste donc juste la bôme, un foc de brise et un morceau de la grand voile. Je préfère me diriger vers le Nord pour rallier l’Australie ou faire le contact avec un bateau affrété spécialement. Je suis extrêmement désolé pour toute l’équipe, mes partenaires : je ne pense qu’à eux en ce moment. Tous ont fait un travail exceptionnel… Je me dépêche de monter un gréement de fortune avant la nuit. »
Direction Sud Kerguelen
Côté course, Sébastien Josse (BT) n’a pas repris très longtemps le commandement : après avoir mené quelques minutes vers la mi-journée, le Niçois a de nouveau laissé la tête de la flotte à Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2). Le rythme s’est en effet accéléré une nouvelle fois avec une belle brise d’une trentaine de nœuds de secteur Ouest à Sud-Ouest et certains solitaires atteignaient des vitesses moyennes sur une heure de plus de vingt nœuds ! L’annonce du démâtage de Loïck Peyron (Gitana Eighty) devrait toutefois calmer un peu les ardeurs des skippers… Mais en tout état de cause, la route par le Sud de Kerguelen est confirmée au vu des trajectoires des dix premiers, qui se tiennent dorénavant en moins de 200 milles.
Source : Vendée Globe